Le doyen des herboristes de Blida est décédé jeudi à l'âge de 92 ans. Aimé et apprécié par tous, Idir Benkacimi, car c'est de lui qu'il s'agit, possédait une herboristerie en plein souk de la ville des Roses. Il y vendait différentes herbes, plantes, tisanes, miels et potions «magiques».
Et il n'hésitait surtout pas à donner conseil à ses clients sur le traitement naturel, la posologie et la prescription à suivre. Une histoire d'amour entre lui, sa passion et ses clients qui aura duré plus de 60 ans. «C'était en quelque sorte notre médecin et pharmacien traditionnel. Sa boutique ne désemplissait surtout pas puisqu'il avait des solutions à presque tous les maux !», raconte un septuagénaire.
Originaire de la Kabylie, le défunt s'est installé à Blida au début des années 1940. Mais il ne savait certainement pas qu'il allait devenir, des années après, la «star» des herboristes à Blida et sa région. «C'est une bibliothèque de l'herboristerie qui vient de nous quitter.
Il maîtrisait bien son domaine. Allah yerrahmou», témoigne un ancien client. D'autres n'oublieront jamais son amabilité et sa gentillesse avec tout le monde. «Il aimait ce qu'il faisait et éprouvait un immense plaisir lorsqu'il recevait des retours positifs de la part de ses clients», insiste-t-on. Même si son commerce avait pignon sur rue et qu'il jouissait d'une remarquable notoriété, Idir Benkacimi est resté toujours simple, le sourire aux lèvres et même aux yeux qui ne le quittait jamais !
Fatigué par la maladie ces dernières années, il faisait de la résistance pour être présent dans son herboristerie et rendre service à ses clients. «Pour moi, un notable n'est pas forcément un bourgeois. Ammi Idir est un notable de Blida qui vient de rejoindre son créateur et qui a laissé de belles empreintes», estime Chafia, une sexagénaire. Enterré jeudi dernier, à Blida, il a laissé ses enfants à l'herboristerie... et dont le défi est d'assumer la relève...