En interprétant El Dzayer Taziztiou, Zayen, le digne fils de Lemsella, rappelle à chacun l’importance de ne jamais oublier ses racines et de toujours chérir son pays d’origine, malgré les difficultés et les épreuves de l’éloignement.
Le chanteur Zayen vient de reprendre l’un des plus beaux classiques de Cheikh Noureddine, intitulé El Dzayer Taziztiou (L’Algérie chérie). Ce morceau, interprété en duo avec le légendaire artiste Slimane Azem en 1981, fait écho aux thèmes de l’émigration, de l’attachement au pays, de la nostalgie et du mal du pays.
La nouvelle version de Zayen, chantée avec sa sœur Fariza, a été enregistrée à Bab Ezzouar (Alger) avec des arrangements musicaux réalisés par Farid Yamani, après avoir obtenu l’autorisation du fils du défunt artiste.
Cheikh Noureddine, de son vrai nom Noureddine Meziane, né en 1918 au village d’Aguemoun, dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, est l’auteur de quatre albums (Anfiyi ad rugh, A xali-xali, Allo triciti et Yelis t murth). Il a également été acteur dans plusieurs films, dont Les Hors-la-loi de Tewfik Farès, Elise ou la vraie vie de Michel Drach, Patrouille à l'Est d’Amar Laskri, Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar Hamina et Chant d'automne de Meziane Yala.
La chanson El Dzayer Taziztiou est l’un de ses morceaux cultes, touchant profondément ceux qui ont connu l’exil et l’éloignement de leur terre natale. «Interpréter cette chanson culte m’a demandé beaucoup de réflexion.
Il fallait réfléchir quant à lui donner toute l’âme que Cheikh Noureddine lui avait donnée, d’autant que le sujet touche toutes les couches de la société», a déclaré Zayen. Pour lui, cette chanson n’est pas seulement un hommage à Cheikh Noureddine, mais aussi un message puissant sur les réalités contemporaines de l’émigration et du sentiment de déracinement.
L’émigration est un thème récurrent dans l’œuvre de nombreux artistes algériens. Les difficultés économiques et sociales ont poussé, depuis le siècle dernier, des millions d’Algériens à quitter leur pays au fil des décennies avant de revenir, pour certains, pour bâtir une vie meilleure.
Cette situation a engendré une profonde nostalgie chez ceux qui se sont établis à l’étranger, ainsi qu’un fort attachement à leur terre natale. El Dzayer Taziztiou capture parfaitement ces émotions, ce qui rend la reprise de Zayen d’autant plus significative.
Cette reprise intervient quelques mois après que Zayen ait interprété Thameghra N Tbaxsissin (La fête des figues), un autre morceau ancré dans les traditions et la culture algériennes, et dont la nouvelle version sera mise sur sa chaîne YouTube le 25 août.
Zayen, connu pour son engagement artistique et social, utilise sa musique pour aborder des thématiques sensibles et actuelles. Son travail est un pont entre les générations, cherchant à préserver et transmettre la richesse du patrimoine musical algérien en général, et kabyle en particulier, tout en apportant une touche contemporaine.
Le choix de reprendre El Dzayer Taziztiou témoigne de l’audace de Zayen. La chanson, avec ses paroles poignantes et sa mélodie émouvante, évoque la douleur de l’éloignement, la nostalgie du pays et le mal du pays ressentis par tant d’Algériens de la diaspora. En revisitant ce classique, Zayen souhaite rappeler
«l’importance de l’attachement à la terre natale et les sacrifices de ceux qui ont dû la quitter».
Pour ce talentueux artiste, «la musique a le pouvoir de transcender les époques et de porter des messages forts.
Avec cette reprise, je veux non seulement rendre hommage à Cheikh Noureddine, mais aussi sensibiliser les jeunes générations aux enjeux de l’émigration et à l’importance de garder un lien fort avec nos racines».
Si sur les réseaux sociaux, Thameghra N Tbaxsissin (La fête des figues) fait déjà fureur, cette nouvelle interprétation de El Dzayer Taziztiou sera, sans doute, accueillie, au mois de septembre prochain, avec enthousiasme par le public, sachant que Zayen recèle cette capacité de réinventer des classiques tout en respectant leur essence originale.
Le succès de cette reprise, dont nous avons eu l’honneur d’écouter en exclusivité, montre également l’universalité et la pertinence des thèmes abordés par Cheikh Noureddine. A travers les décennies, les chansons sur l’émigration, la nostalgie et l’amour de la patrie continuent de résonner avec force chez les Algériens, qu’ils vivent au pays ou à l’étranger. En revisitant El Dzayer Taziztiou, Zayen rappelle à chacun l’importance de ne jamais oublier ses racines et de toujours chérir son pays d’origine, malgré les difficultés et les épreuves de l’éloignement. Azwaw Benlamara