Le militant pro-démocratie hongkongais Tony Chung, condamné à trois ans et demi de prison en 2021 pour «sécession» en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, a annoncé vendredi avoir réussi à atteindre le Royaume-Uni et y avoir demandé l'asile politique.
Âgé de 20 ans au moment de sa condamnation, Chung avait été le premier militant à être emprisonné en vertu de cette loi, après avoir plaidé en faveur de l'indépendance de Hongkong, territoire restitué par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Bien qu'il ait été libéré en juin dernier, il était soumis à un étroit contrôle des autorités.
Sur Facebook, Chung a déclaré avoir obtenu l'autorisation de passer des vacances à Okinawa, au Japon, et avoir ensuite organisé son départ vers l'Europe avec l'aide d'«individus et d'organisations» américains, canadiens et britanniques. Il a précisé dans un communiqué : «Je suis arrivé sain et sauf au Royaume-Uni et j'ai déposé une demande officielle d'asile politique à l'entrée sur le territoire». Chung a ajouté que cela signifiait qu'il lui serait impossible de retourner à Hongkong dans un futur proche.
Fondateur de l'association étudiante Student Localism en 2016, prônant l'indépendance de Hongkong, Chung s'est impliqué dans le mouvement pro-démocratie de 2019, marqué par d'importantes manifestations réclamant davantage d'autonomie. La loi sur la sécurité nationale de 2020, promulguée par Pékin en réponse à ces manifestations, réprime le sécessionnisme et réduit la dissidence. Chung a déclaré sur Facebook : «Je suis convaincu que tant que les habitants de Hongkong n'abandonneront jamais, les graines de la liberté et de la démocratie germeront à nouveau».
Il a également décrit le strict contrôle auquel il a été soumis depuis sa libération, affirmant avoir été empêché de travailler et de demander une assistance juridique. En octobre 2020, Chung avait été arrêté par des policiers en civil près du consulat américain alors qu'il cherchait à demander l'asile. Certains militants pro-démocratie hongkongais ont réussi à fuir à l'étranger ces dernières années, tandis que d'autres, dont l'ancien magnat des médias Jimmy Lai, sont actuellement derrière les barreaux et risquent la prison à vie.