L’ancien comédien et directeur du Théâtre national algérien, Taha El Amiri, sera sous les feux des projecteurs puisqu’un hommage lui sera consacré, aujourd’hui en fin de journée, à la villa Abdeltif, à Alger.
Dans le cadre de ses activités culturelles et dans le cadre de la commémoration du double anniversaire du 20 Août 1955-1956, l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), en collaboration avec l’Association du troisième millénaire, organise un hommage au doyen des artistes algériens, Abderrahmane Bestandji, dit Taha El Amiri, aujourd’hui, à partir de 18h à la villa Abdeltif, à Alger.
Le programme se déclinera sous la forme d’une présentation de la carrière et de la vie de l’artiste Taha El Amiri, animée par l’artiste Hamid Rabia, suivie de témoignages de plusieurs artistes ayant accompagné Taha El Amiri tout au long de sa carrière artistique. De même qu’une performance musicale de chants patriotiques par l’artiste Zouhair Mazari, accompagné de sa troupe, sera également au programme.
Toujours dans le cadre de cet événement, des photos de la troupe artistique du FLN seront exposées, ainsi qu’une exposition de photos de martyrs de la glorieuse Révolution de libération, et ce, au niveau de la galerie de Dar Abdeltif. Taha El Amiri, de son vrai nom Abderrahmane Bestandji, est né le 20 août 1927 à La Casbah d’Alger.
Il a été un comédien de talent et directeur du Théâtre national algérien. Cet acteur engagé était également un militant au sein du Parti du peuple algérien (PPA). Il a appris la dramaturgie, sous la houlette du fondateur du Théâtre algérien Mahieddine Bachtarzi, à côté de son compagnon Habib Redha, le martyr Majid Redha, l’actrice Kelthoum et le comédien Hassan El Hassani.
Lors d’un hommage, qui lui a été rendu dans le cadre du Festival national du théâtre professionnel d’Alger (FNTP), qui s’est déroulé du 23 décembre 2022 au 1er janvier 2023, Taha El Amiri avait déclaré : «Mahieddine Bachtarzi était notre père spirituel.
Sans lui, il n’y aurait pas eu de troupes artistiques algériennes. Il nous payait à partir des entrées des spectacles. Il avait une petite subvention. Il payait tous les comédiens qui travaillaient avec lui, ne laissait personne de côté. J’étais avec Allal El Mohib, Abdelhalim Raïs et Mustapha Kazdarli.
Chaque année, nous partions en France pour un stage de formation d’un mois en jouant et en contribuant à la mise en scène de pièces telles que Hamlet, Ubu roi, Les fourberies de Scapin et autres.» Abderrahmane Bestandji débute sa carrière artistique en 1947. Au cours de sa progression, il s’illustre dans plusieurs rôles, dont, entre autres, Othello, Saladin El Ayoubi ou encore dans El Khalidoune.
Al Amiri fut l’un des fondateurs de la troupe artistique du FLN, en prenant d’abord attache avec Mustapha Kateb, puis en rejoignant Abdelhalim Raïs, Ahmed Wahbi et Hassan Chafei à Tunis.
La présentation de la pièce théâtrale El Khalidoune (Les éternels), dans laquelle il a participé à Fes (Maroc), avait longtemps «irrité le gouverneur français qui a d’ailleurs menacé la troupe algérienne, qui par ailleurs a continué à informer l’opinion publique internationale sur la question algérienne (la question mère) et à véhiculer le message de la glorieuse Révolution».
Après l’Indépendance, El Amiri regagne le Théâtre national algérien, où il participe à plusieurs pièces, avant de décider de se retirer. Il intègre, par la suite, la troupe théâtrale de la radio qu’il a fondée sous la demande de l’écrivain Abdelhamid Benhadouga, et qui a été dirigée par Habib Redha. Abderrahmane Baestandji alias Taha El Amiri a travaillé comme acteur, metteur en scène et responsable de production.
Sa passion pour le théâtre était telle qu’il a continué à présenter trois pièces par semaine - deux en langue dialectale et une en arabe classique - jusqu’en 1913, avant de retourner de nouveau au Théâtre national algérien en qualité de directeur général, en remplaçant Mustapha Kateb de 1972 à 1974. Il est ensuite transféré à la Télévision algérienne avant de prendre sa retraite.