Par Mohamed-Seddik Lamara
A l’occasion de la cérémonie de congratulations de l’Aïd El Fitr organisée, le dimanche 14 avril 2024 par la nouvelle wali de Boumerdès, Naâma Fouzia, combien j’aurais aimé qu’on eut susurré à l’oreille du jeune imam chargé de bénir ce rassemblement - au cours duquel il n’avait pas omis de souhaiter la bienvenue à tous les convives militaires et civiles de premier rang - de bénir la mémoire du regretté Benoujit, dont l’édifice ayant abrité cette rencontre, porte, suite à sa subite disparition en2002, son nom, grâce à mon humble initiative auprès de qui de droit.
Pour avoir assuré à Boumerdès la fonction de correspondant permanent de l’Agence Nationale de Presse «Algérie Presse Services (APS), de 1989 à 1999, je garde de cet illustre commis de l’État cette irréfragable image d’un homme d’action et de décisions de haut vol pour la promotion de cette riche région de la Mitidja-est arc-boutée sur de grandes promesses.
Son mandat avait coïncidé avec les tristes déboires de la fin de la décennie quatre vingt et l’amorce de celle de quatre-vingt-dix, ayant coïncidé avec le tarissement des caisses de l’État et le surgissement de la délétère décennie noire.
En dépit de ces lourdes contrariétés et d’autres aléas ayant, notamment, trait à l’indigence dans l’encadrement des différents services de la wilaya, il avait avec le soutien d’un exécutif réduit, mais aguerri, gagné, haut la main, de nombreux défis et d’âpres challenges pour apprêter la wilaya de Boumerdès.
Nanti de lilupitiennes autorisations de programmes, il avait réussi à imprimer à la wilaya de Boumerdès un essor perceptible dans l’aménagement du chef lieu de wilaya en le mettant à l’abri de la délétère prédation du foncier urbain et, surtout, à lancer un aménagement harmonieux du territoire de la wilaya.
Pour ce faire, il avait avec le fort assentiment du Ministère de l’aménagement du territoire, amorcé sa prometteuse vision de concentrer la frénétique expansion de l’habitat en direction des riches piémonts de la wilaya. Il avait même caressé et failli réussir un ambitieux et titanesque challenge: la translation du chef lieu de wilaya entre les piémonts de Boudouaou et l’éthéré mont de Bouzegza sur le plateau de Sidi Hallou. L’apprêtement de ce promontoire a été amorcé par des réaménagements infra (poses de canaux d’évacuations), pistes d’accès premières carcasses d’edifices...
Malheureusement cet ambitieux projet a été contrarié par son inhumaine disgrâce fomentée par des décideurs éloignés de la grâce des oeuvres de civilisation et de progrès.
En effet, il escomptait dédier le chef lieu de wilaya - à l’orée de sa promotion à ce statut de chef lieu de wilaya, Boumerdès ne campait même pas celui de simple commune !!! - à une fonction de prestige dédiée exclusivement à d’enseignement supérieur et à la recherche scientifique.
Ainsi, il aurait pu réussir ce fou pari en luttant contre la dilapidation du foncier de haute valeur dont pâtit grandement, présentement la cité de Boumerdès et, dans le même temps, lutter efficacement, contre le hideux phénomène du «MITAGE» (dispersion de l’habitat en milieu rural) ayant donné naissance à la si malencontreuse expression «zones d’ombres».
Hélas ce majestueux commis de l’État nous avait précocement quitté avec d’âpres déceptions.-Toutefois avant de disparaître il avait rédigé et publié un majestueux ouvrage sur le preux passé de la Kalaâ des Beni Abbès dont il était originaire.
Ainsi, par cette émérite oeuvre littéraire préfacée par Mahfoud Keddache, il avait réussi à faire émerger de l’oubli l’histoire de cette grande citadelle de l’Afrique du Nord et capitale du royaume des Aït Abbas fondée au XVe siècle sur les hauteurs des Bibans et presque totalement détruite lors de la révolte des Ath Amokrane. M. S. L.