Ho Chi Minh : Portrait d’un héros révolutionnaire

02/07/2022 mis à jour: 05:19
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Photo : D. R.

L’ambassade du Vietnam en Algérie a initié la projection d’un documentaire sur la vie du fondateur de l’Etat vietnamien, Ho Chi Minh, à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Vietnam et l’Algérie.

A l’occasion du 132e anniversaire de la naissance du Président Hô Chi Minh (1890-2022) et du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques vietnamo-algériennes (1962-2022), l’ambassade du Vietnam en Algérie a organisé à la salle Ibn Khaldoun, à Riad El Feth (Alger), la projection d’un documentaire sur le parcours du héros du peuple vietnamien, Ho Chi Minh.

Dans son allocution, son Excellence l’ambassadeur du Vietnam en Algérie, Do Trong Cuong a tenu à rappeler les relations étroites et les liens d’amitié indéfectibles qui unissent les deux nations. Il a ainsi mis en avant que les relations entre le Vietnam et l’Algérie existaient bien avant l’indépendance de notre pays et le rôle primordial di Ho Chi Minh dans le renforcement des relations bilatérales.

Le documentaire projeté à cette occasion est la seconde partie d’une œuvre consacrée au parcours du dirigeant vietnamien Ho Chi Minh et à l’histoire du Vietnam en général. Réalisé par Gérard Guillaume, un réalisateur et producteur français aux multiples talents, Esquisse pour un portrait politique revient sur la jeunesse et l’engagement de Ho Chi Minh pour la cause et la liberté de son pays.

Dans l’histoire des révolutions du XXe siècle, Hô Chi Minh, fondateur et président de la république démocratique du Vietnam, occupe une place exceptionnelle. Cela vient avant tout de ce qu’il a soutenu un combat plus long qu’aucun autre leader de ce temps contre l’hégémonie occidentale et l’impérialisme colonial. Alors que Mao Zedong n’était qu’un jeune bibliothécaire à peine effleuré par les idées révolutionnaires, que Josip Broz ne pensait guère à prendre le nom de Tito pour soulever son peuple, que Fidel Castro, Gamal Abdel Nasser et Ernesto «Che» Guevara étaient à peine nés, il tentait déjà, en 1919, de poser le problème de l’émancipation coloniale, à la conférence de la paix de Versailles.

C’est N’Guyen Khao Vien, sociologue, qui se charge de dresser le portrait et de raconter la vie et le parcours militant et politique de Nguy n Sinh Cung.

Hô Chi Minh est le dernier nom de guerre porté, à partir de 1940, par Nguyên Sinh Cung, qui avait pris à vingt-cinq ans le surnom de Nguyên Ai Quoc («le Patriote») sous lequel il entra dans l’histoire de la révolution vietnamienne.

Militantisme précoce

Né à Kim Lien, village du Nghe Tinh, à 400 km environ au sud de Hanoi, province fameuse à la fois par la pauvreté de ses habitants et leur ardeur patriotique, il était le fils d’un petit lettré. Le jeune homme, après des études au lycée de Huê, dut s’expatrier pour vivre : engagé à vingt ans sur un paquebot français, il navigua jusqu’en 1917, faisant de longues escales à Alexandrie, à New York et à Londres notamment.

En 1917, il s’installe à Paris et, très vite, inspire et anime des groupes de travailleurs vietnamiens (on disait alors annamites). En 1919, il tente de faire admettre par la conférence de la paix réunie à Versailles un texte en faveur de l’émancipation de ses compatriotes.

L’année suivante, membre du Parti socialiste, il participe au congrès de Tours et se range dans la fraction prosoviétique, qui se transformait en Parti communiste français. En 1922, déjà collaborateur de plusieurs journaux d’extrême gauche, il fonde et dirige Le Paria, organe de l’«union intercoloniale», auquel collaborent notamment Algériens, Malgaches et Antillais.

C’est à la fin de 1923 qu’il part pour Moscou, où il arrive le lendemain de la mort de Lénine. Il y prend part aux travaux du Komintern, où il représente l’Asie du Sud-Est. Au Ve congrès de l’Internationale (1924), il critique sévèrement la politique coloniale du P. C. français. En 1925, il est en Chine, aux côtés de Mikhaïl Borodine. Il fonde à Canton le Thanh Nien, organe de la jeunesse révolutionnaire du Viêt-nam, puis sillonne l’Asie du Sud-Est pour le compte du Komintern.

A Hong-Kong, en 1930, il fonde le Parti communiste indochinois et en mai 1941, alors que le Vietnam est sous occupation japonaise, il fonde le Vietminhou Front pour l’indépendance du Viêt-nam (on écrit aussi Viêt-Minh) avec Pham Van Dong, né en 1906, futur Premier ministre du Vietnam indépendant, et Vô Nguyên Giap, né en 1911, futur chef de l’Armée populaire vietnamienne. Réfugié à Canton, en Chine, il est jeté en prison par le chef chinois anticommuniste Tchang Kaï-chek mais les Américains, qui ont besoin de lui pour lutter contre le Japon, le font libérer.

Le révolutionnaire adopte alors le surnom d’Hô Chi Minh (Celui qui éclaire) et prend la direction de la résistance contre les Japonais en Indochine même.

Hô Chi Minh proclame l’indépendance de son pays sitôt après le départ des Japonais, le 2 septembre 1945. Il proclame unilatéralement la République démocratique du Vietnam dont il devient le Président.

Ho Chi Minh restera pour la postérité le fondateur du Vietnam moderne et un défenseur acharné de la liberté, de toutes les libertés à travers le monde.

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