Histoire des relations algéro-marocaines : Le makhzen toujours fidèle à ses actions hostiles et inamicales

28/09/2024 mis à jour: 05:25
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Le visa entre l’Algérie et le Maroc a été supprimé depuis 2005 soit 11 ans après son rétablissement en 1994

L’Algérie a décidé de «rétablir immédiatement» un régime de visas pour «tous les étrangers détenteurs d’un passeport marocain», a annoncé, avant-hier, le ministère des Affaires étrangères. 

L’Algérie accuse le Maroc de profiter du régime d’exemption des visas pour déployer des «agents de renseignement sionistes (…) pour accéder librement au territoire national» et mener «diverses actions attentatoires à la stabilité de l’Algérie et à sa sécurité nationale».

Il s’agit d’un dernier épisode qui témoignage de nouvelles tensions entre les deux pays, dont les relations ont été longtemps jalonnées par plusieurs crises depuis leur indépendance. Dès 1963, le Maroc agresse le jeune Etat indépendant dans ce qui a été appelé la «guerre des sables». 

Les relations se sont gravement détériorées avec la «Marche verte» d’occupation de 350 000 Marocains en direction du Sahara occidental en 1975, l’Algérie soutenant la légalité internationale et dénonçant l’expansionnisme éhonté du voisin de l’Ouest. Les liens diplomatiques ont été rompus une première fois quand, le 7 mars 1976, Rabat a mis fin à ses relations avec Alger, qui avait reconnu la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en lutte pour son indépendance. 

Après une accalmie dans les années 1980, les années 1990 sont marquées par une des ruptures majeures dans les relations. Le 27 août 1994, Alger ferme sa frontière avec le Maroc suite aux accusations farfelues du makhzen concernant les attentats de Marrakech du 24 août 1994. A cette date, le Maroc décide d’instaurer des visas pour les Algériens et organise une campagne d’expulsion d’Algériens installés au Maroc sans carte de séjour.

La rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, annoncée par l’Algérie le 24 août 2021, constitue l’aboutissement d’un long processus de crises et de tensions. La décision est intervenue une semaine après une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité (HCS), présidée par le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, durant laquelle il avait souligné que «les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières ouest». 


«L’Algérie est visée à travers la drogue»

Le Maroc «n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays, et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie», avait déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger d’alors, Ramtane Lamamra, en annonçant la rupture des relations avec Rabat. Cette dernière a été suivie, un mois plus tard, par la décision de l’Algérie de la fermeture de son espace aérien à tous les aéronefs civils et militaires marocains ainsi qu’à ceux qui portent un numéro d’immatriculation marocain. 

Une dérive particulièrement dangereuse et irresponsable a été également commise par Rabat, lorsqu’un plénipotentiaire du royaume a invoqué un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle». Le silence du régime marocain, après la demande de clarification exprimée par le gouvernement algérien le 16 juillet, a épuisé toutes les chances et mené à la rupture des relations entre les deux pays. 

La normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en contrepartie d’une reconnaissance américaine de la prétendue «souveraineté» marocaine sur le Sahara occidental, a aussi avivé les tensions avec l’Algérie, soutien de la cause palestinienne, qui a dénoncé des «manœuvres étrangères» visant à la déstabiliser. 

Outre le dossier du Sahara occidental, l’Algérie reproche aussi à son voisin de chercher à inonder le pays de drogues. Des tentatives d’introduction d’immenses quantités de drogues via les frontières avec ce pays sont régulièrement mises en échec dans des opérations menées par des détachements combinés de l’Armée nationale populaire (ANP). 

En avril 2023, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, avait affirmé que «l’Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l’ouest». S'exprimant lors d'une plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, il avait insisté, dans ce sens, sur la nécessité «d’affronter cette guerre avec tous les moyens, à travers l’association de tous les secteurs et organes spécialisés ainsi que la société civile». 
 

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