Le hip-hop dit «old school» correspond aux premiers enregistrements commerciaux de 1979 à 1983, comme le titre Rapper’s Delight de The Sugarhill Gang, premier succès rap de l’histoire, sorti le 16 septembre 1979 et conservé à la prestigieuse Bibliothèque du Congrès à Washington.
A ses débuts, le hip-hop s’axe sur le thème de la fête, avec des techniques de rap simples et un tempo modéré, avant que le groupe Grandmaster Flash and the Furious Five avec sa chanson The Message, qui décrit avec réalisme la vie et la pauvreté dans les ghettos, n’apporte un style «conscient» au genre. Afrika Bambaataa, DJ Kool Herc, Melle Mel et Grandmaster Caz figurent aussi parmi les artistes majeurs de cette époque.
Côte est
La côte est, en particulier New York, a joué un rôle central dans le développement du hip-hop dans les années 80 et le début des années 90, dit «l’âge d’or». Les groupes Run-DMC et Beastie Boys se distinguent par leur interprétation plus stricte du hip-hop que leurs prédécesseurs aux accents disco, tout comme Public Enemy qui se fait connaître pour ses titres aux thèmes politiques, évoquant le racisme et le «Black Power».
Jeux de mots complexes et métaphores élaborées prononcés avec un débit rapide caractérisent la musique d’alors, incarnée par des artistes comme LL Cool J, Nas, Big Daddy Kane ou encore le groupe Wu-Tang Clan. Introduisant des éléments jazz et R&B, les groupes De La Soul et A Tribe Called Quest deviennent des pionniers du «hip-hop alternatif» tandis que les femmes commencent à s’imposer sur scène, avec notamment Salt-N-Pepa, Foxy Brown et Lauryn Hill, championne du rap mélodique. Le rappeur The Notorious B.I.G., soutenu par Puff Daddy, devient le roi de la côte est avec la sortie de son album culte Ready to Die en 1994, jusqu’à son meurtre en 1997.
Côte ouest
Le hip-hop de la côte ouest, au tempo rapide, influencé par la musique électronique, connaît son apogée au milieu des années 90, lorsque le gangsta rap et le G-Funk commencent à s’imposer. Le groupe N.W. A. connaît ainsi un succès fulgurant en 1988 avec son album Straight Outta Compton, certifié disque de platine, dans lequel il dénonce le racisme et les violences policières avec des paroles crues qui suscitent la polémique. Après sa dissolution, certains membres font une éclatante carrière solo comme Ice Cube et Dr.
dont l’album The Chronic introduit au public un certain Snoop Dogg, dont le style décontracté devient un symbole de la G-Funk. Dr Dre révèle et façonne un autre grand nom du rap : Eminem. Tupac Shakur, considéré comme l’un des plus grands rappeurs de l’histoire, s’élève aussi contre l’injustice dans ses textes avant son meurtre en 1996, quelques mois avant celui de son grand rival The Notorious B.I.G. (Biggie). Le triomphe commercial de Biggie ouvre la voie à d’autres stars de la côte est comme Jay-Z, DMX, Busta Rhymes et 50 Cent.
Le bling-bling du tournant des années 2000 est né. Jay-Z, dont le titre «Hard Knock Life (Ghetto Anthem)» fait un tabac, s’entoure de producteurs comme Kanye West, reconnu dès le début de sa carrière pour son sens de l’innovation. Nicki Minaj est de son côté saluée pour son flow foudroyant, tandis que Kendrick Lamar devient l’un des rappeurs les plus influents de sa génération avec ses textes politiques et poétiques.
Dans les années 2010, le noyau dur du rap migre à Atlanta en Géorgie dans le sud du pays, où se développent la trap, un sous-genre du hip-hop marqué par des cymbales et de la batterie électronique. Le drill, autre sous-genre, qui renoue avec les paroles agressives du gangsta rap, a vu le jour à Chicago avant de s’imposer à New York avec des rappeurs comme Pop Smoke, Fivio Foreign et Ice Spice.