Hezbollah -Israël : Le risque d’un conflit à large échelle inquiète

30/06/2024 mis à jour: 02:15
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L'armée d'occupation israélienne a bombardé, ces dernières 48 heures, plusieurs villages du Sud-Liban - Photo : D. R.

Ces derniers jours, six pays, dont l’Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, ont invité leurs ressortissants à quitter le Liban.

Les craintes de voir la guerre dévastatrice menée par l’occupant israélien dans la bande Ghaza se propager au Liban se sont accrues au cours des derniers jours. Téhéran a averti, hier, Israël que «tous les membres de l’axe de la résistance», qui comprend l’Iran et ses alliés régionaux, pourraient se mobiliser s’il lançait une offensive «à grande échelle» contre le Hezbollah au Liban.

La mission iranienne auprès de l’ONU à New York a indiqué, dans un message posté sur X, que l’Iran considérait comme faisant partie de «la guerre psychologique la propagande du régime sioniste concernant son intention d’attaquer le Liban». Mais «s’il se lance dans une agression militaire à grande échelle, une guerre anéantissante suivra», a-t-elle ajouté. «Toutes les options, y compris la pleine implication de tous les membres de l’axe de la résistance, sont sur la table», a averti le message.

Israël et le Hezbollah échangent des tirs transfrontaliers quasi quotidiens depuis l’attaque du Hamas contre le territoire israélien. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui a achevé, mercredi dernier, une visite à Washington, a assuré que son pays avait «la capacité de ramener le Liban à l'âge de pierre» en cas de guerre contre le Hezbollah. «Nous ne voulons pas d’une guerre», a-t-il toutefois ajouté, précisant que son gouvernement «se préparait à tout scénario».

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait averti la semaine dernière qu’«aucun lieu» en Israël ne serait, le cas échéant, épargné par son mouvement, au lendemain d’une annonce de l’armée israélienne selon laquelle «des plans opérationnels pour une offensive au Liban» avaient été «validés».

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé, dimanche dernier, que la phase «intense» des combats touchait à sa fin dans la bande de Ghaza et affirmé qu’ensuite Israël pourrait «redéployer certaines forces vers le Nord», à la frontière avec le Liban, «à des fins défensives».

Le Hezbollah a annoncé, jeudi, avoir bombardé avec «des dizaines de roquettes Katioucha» une base militaire du nord d’Israël en riposte à des frappes israéliennes, dont l’une a tué un de ses combattants. 

Le chef des Affaires humanitaires de l’ONU a également averti, mercredi, que la propagation au Liban de la guerre livrée par Israël contre le Hamas serait «potentiellement apocalyptique». «Je vois cela comme l’étincelle qui mettra le feu aux poudres... C’est potentiellement apocalyptique», a mis en garde à Genève Martin Griffiths, disant craindre les conséquences «imprévisibles» d’un conflit qui gagnerait le Liban.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a, de son côté, accusé les pays occidentaux de «soutenir» une offensive israélienne au Liban contre le Hezbollah. «Il semble qu’Israël, qui a dévasté Ghaza, jette désormais son dévolu sur le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisses», a déclaré le président turc devant les députés de son parti au Parlement.

La France s’est dite, jeudi, «extrêmement préoccupée par la gravité de la situation au Liban», notant l’intensification «de manière dramatique» des violences à la frontière avec Israël et elle a appelé «toutes les parties à la plus grande retenue».

La France, qui demande «la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies», demeure «pleinement engagée pour prévenir tout risque d’escalade sur la Ligne bleue et promouvoir une solution diplomatique», a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

Plusieurs pays ont pressé ces derniers jours leurs ressortissants à quitter le Liban dès que possible, en raison du risque d’une escalade dans le conflit entre Israël et le Hezbollah. Les Etats-Unis et la Russie ont appelé leurs citoyens à ne pas se rendre au Pays du Cèdre. Ces derniers jours, six pays, dont l’Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, avaient invité leurs ressortissants à quitter le Liban.

 

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