La situation des haouchs ou les anciennes fermes coloniales recensés dans la wilaya de Boumerdès sera bientôt régularisée. C’est ce qu’a affirmé Fella Adjaz, directrice de l’antenne locale de l’Office national des terres agricoles (ONTA), en invitant les agriculteurs concernés par ce problème à déposer leurs dossiers en vue d’obtenir les actes de concession.
Mme Adjaz fait état de 931 demandes dont le traitement a été retardé en raison des litiges, des constructions illicites ou des problèmes de délimitation des parcelles des uns et des autres. «La décision de régulariser les concernés a été prise récemment par le directeur du Domaine national, en accord avec le directeur général de l’ONTA. Un cahier des charges est en cours d’élaboration pour déterminer les conditions et les modalités de régularisation des dossiers», a-t-elle expliqué, précisant que 4312 actes de concession ont été délivrés aux agriculteurs de la wilaya depuis l’entame de l’opération en 2010. «98,6% des agriculteurs concernés ont obtenu ce document. Nous sommes les premiers à l’échelle nationale.
Il reste une soixantaine de contrats qui sont en cours d’établissement par la direction du Domaine», a-t-elle indiqué. Le problème des haouchs n’est pas propre à Boumerdès. Des centaines d’agriculteurs exploitant les terrains relevant des anciennes fermes coloniales attendent avec impatience l’obtention des contrats de concession, afin de pouvoir bénéficier des avantages accordés par l’Etat. «Cet acte revêt une importance capitale. Il permet, par exemple, à l’agriculteur de contracter un crédit bancaire, engager un partenariat, importer des équipements agricoles, réaliser un forage ou raccorder son exploitation au réseau électrique. Sans l'acte, il ne peut rien entreprendre», souligne un maraîcher de Boudouaou El Bahri, précisant que même l’achat des engrais et des semences à des prix bonifiés se fait sur présentation dudit contrat.
Connu pour ses terres à haut rendement agricole, la wilaya de Boumerdès compte 244 haouchs, dont 30 à Khemis El Khechna, 30 à Bordj Menaïel, 23 à Zemmouri, 16 aux Issers, 14 à Si Mustapha, 11 à Larbatache. Outre les constructions illicites, la délivrance des actes de concession a été rendue difficile aussi par les oppositions dues au chevauchement des parcelles des uns et des autres. Mais cela relève du passé. Les agriculteurs activant dans ces haouchs auront peut-être quelques formalités administratives à accomplir pour obtenir le fameux sésame.