Guinée : La répression a fait au moins 47 morts

16/05/2024 mis à jour: 03:57
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La répression des manifestations en Guinée a fait au moins 47 morts, en grande majorité des jeunes, depuis la prise du pouvoir par les militaires en septembre 2021, affirme Amnesty International dans un rapport publié, hier, relayé par l’AFP. Plus de 75% des 47 personnes tuées ont moins de 25 ans, et 40% sont des mineurs de moins de 18 ans, précise le rapport.

Un nombre plus élevé de personnes ont été gravement blessés lors de manifestations par des individus identifiés comme membres des forces de sécurité, dit-il. Entre 2019 et 2021, au moins 66 personnes avaient déjà été tuées principalement lors de rassemblements d’opposition au projet de réforme de la Constitution initié par le président Alpha Condé pour briguer un troisième mandat, dit Amnesty.

L’ONG assure que la répression a continué sous le régime du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya qui a renversé le président Condé en 2021. «Malgré les promesses du CRND de s’attaquer à la problématique de l’usage excessif de la force sous Alpha Condé, y compris dans les cas d’homicides  illégaux, cette situation extrêmement grave persiste dans un contexte général de répression des voix dissidentes», a déclaré Samira Daoud, directrice d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, à l’occasion de la publication de ce rapport.

«La junte a interdit toute manifestation depuis 2022 et fait arrêter, engagé des poursuites ou poussé à l’exil un certain nombre de dirigeants de l’opposition. Elle a prononcé la dissolution d’un collectif en première ligne contre Alpha Condé et également actif contre la junte.

Elle a restreint l’accès à internet pendant trois mois, supprimé des chaînes de télévision des principaux bouquets de distribution et brouillé des fréquences radio. Depuis 2019, il y a eu peu de condamnations de membres des forces de défense et de sécurité pour usage illégal de la force», déplore Amnesty.  Des centres de santé publics et privés ont refusé de prendre en charge des victimes par peur de représailles, assure-t-elle. 

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