Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a assuré avant la réunion que les membres de l’Alliance allaient fournir davantage d’armes lourdes modernes à l’Ukraine, mais a averti que cela «demande du temps». De son côté, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a déclaré, depuis Oslo, que les livraisons sont «imminentes».
Le secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin, a appelé hier ses alliés à «intensifier» les livraisons d’armes à l’Ukraine. «L’Ukraine est confrontée à un moment charnière sur le champ de bataille», a déclaré le chef du Pentagone, lors d’une réunion, au siège de l’Otan à Bruxelles, des pays du «groupe de contact», créé par les Etats-Unis pour aider l’Ukraine, selon des propos recueillis par l’AFP. «Nous devons donc intensifier notre engagement commun» et «redoubler d’efforts pour qu’elle puisse se défendre», a-t-il ajouté.
Près de 50 ministres de la Défense, dont le ministre ukrainien Oleksiï Reznikov, devaient participer à cette rencontre, en marge d’une réunion ministérielle de l’Otan. Un rendez-vous très attendu par Kiev, qui réclame depuis des semaines des armes lourdes en quantité pour repousser les forces russes dans le bassin du Donbass.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a assuré avant la réunion que les membres de l’Alliance allaient fournir davantage d’armes lourdes modernes à l’Ukraine, mais a averti que cela «demande du temps». De son côté, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a déclaré, depuis Oslo, que les livraisons sont «imminentes». Par ailleurs, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a annoncé hier qu’il allait assister au sommet de l’Otan, qui se tiendra du 28 au 30 juin à Madrid, une première pour un chef du gouvernement nippon.
Le Japon n’est pas membre de l’Otan et sa Constitution est pacifiste, mais cet étroit allié des Etats-Unis et membre du G7 participe aux sanctions internationales contre Moscou et a livré des équipements non offensifs à l’Ukraine. «En tant que seul pays d’Asie au sein du G7, les capacités diplomatiques du Japon sont testées», a déclaré F. Kishida à la presse, rappelant que des tentatives de modifier unilatéralement le statu quo par la force ne devaient être tolérées «nulle part dans le monde».
Sa participation au sommet de l’Otan sera «une première pour un Premier ministre japonais», a-t-il ajouté, précisant qu’il compte souligner à cette occasion les liens entre les inquiétudes sécuritaires en Europe et en Asie, où les ambitions géopolitiques de la Chine préoccupent notamment Tokyo. Fumio Kishida a accueilli, fin mai à Tokyo, un sommet du «Quad», alliance informelle réunissant le Japon, les Etats-Unis, l’Australie et l’Inde visant à faire contrepoids à l’influence grandissante de la Chine en Asie-Pacifique. «L’Ukraine pourrait être l’Asie orientale de demain», a par ailleurs affirmé, vendredi dernier, F. Kishida, lors d’une conférence sur la sécurité régionale à Singapour.
Le nouveau président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, participera au sommet de Madrid, une première là aussi pour Séoul, ainsi que la Suède et la Finlande, qui aspirent à devenir membres de l’Otan mais qui butent pour l’instant sur le refus de la Turquie.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a répété hier devant les parlementaires de son parti, l’AKP, que «concernant l’Otan, tant que la Suède et la Finlande n’adopteront pas des mesures concrètes sur la lutte contre le terrorisme, notre position ne changera pas». Ankara accuse les deux pays d’abriter des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation «terroriste» par la Turquie et ses alliés occidentaux.
«Soutien mutuel» entre Pékin et Moscou
Par ailleurs, le président chinois, Xi Jinping, a assuré hier son homologue russe, Vladimir Poutine, du soutien de Pékin en matière de «souveraineté» et de «sécurité» au cours d’un échange téléphonique, a rapporté un média d’Etat. «La Chine est disposée à poursuivre avec la Russie le soutien mutuel sur les questions de souveraineté, de sécurité, ainsi que sur d’autres questions d’intérêt fondamental et préoccupations majeures», a indiqué le chef de l’Etat chinois, selon des propos cités par l’agence de presse Chine nouvelle.
Le compte-rendu de l’échange ne lie toutefois ces propos à aucun exemple précis, comme l’Ukraine ou Taïwan. De son côté, le Kremlin a indiqué que les deux dirigeants comptent «élargir la coopération dans les domaines énergétique, financier, industriel, des transports et autres, en tenant compte de la situation économique mondiale qui s’est compliquée en raison des sanctions illégitimes de l’Occident».
Les dirigeants russe et chinois ont, en outre, discuté du «développement des relations militaires et militaro-techniques», a poursuivi la Présidence russe. Ils ont également souligné leur intention de «bâtir un système de relations internationales réellement multipolaire et juste». Le dernier appel connu entre Xi Jinping et le président russe remontait à fin février, suite à l’intervention russe en Ukraine le 24 février. La Chine se refuse à employer le mot «invasion» pour décrire l’opération militaire lancée par Moscou, et rejette la faute du conflit sur les Etats-Unis et l’Otan.
L’Empire du Milieu s’est, par ailleurs, abstenu de condamner l’offensive russe. Trois semaines avant le début de la guerre, le président chinois a reçu à Pékin Vladimir Poutine, en marge de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver 2022. Ils ont alors proclamé «l’amitié sans limite» entre la Chine et la Russie et signé une multitude d’accords, notamment dans le domaine du gaz. La Chine est le principal partenaire économique de la Russie.