Guerre en Ukraine : Poutine campe sur ses exigences devant Orban à Moscou

06/07/2024 mis à jour: 09:31
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Photo : D. R.

Vladimir Poutine a campé sur ses positions hier en recevant au Kremlin le Premier ministre hongrois pour parler du conflit en Ukraine, voyant en Viktor Orban le représentant de l'UE, malgré les dénégations de Bruxelles.

«La Russie veut l'arrêt total et définitif du conflit, la condition pour cela est (...) le retrait total de tous les soldats ukrainiens des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Zaporijjia et de Kherson», a dit le président russe devant la presse à l'issue de sa rencontre, réitérant ses exigences déjà balayées mi-juin par Kiev et les Occidentaux. «Il reste de nombreuses étapes à franchir  pour «mettre fin à la guerre et instaurer la paix», a pour sa part reconnu le dirigeant hongrois, aux côtés de Vladimir Poutine.

«Il y a de moins en moins de personnes qui peuvent parler à tous les belligérants et la Hongrie est en mesure de le faire», a-t-il assuré. Victor Orban s'était rendu mardi dans la capitale ukrainienne, où le président Volodymyr Zelensky avait aussi réitéré ses exigences de retrait complet des Russes du territoire ukrainien et du paiement de réparations.

Le chef de l'Etat russe a quant à lui profité de la visite de son unique allié dans l'Union européenne pour mettre Bruxelles dans l'embarras, le tout à quelques jours d'un sommet de l'Otan à Washington, où il sera question de l'Ukraine. Au début de cette rencontre, il a souligné que le Premier ministre hongrois était arrivé à Moscou «non seulement en tant que partenaire de longue date mais aussi en tant que président du Conseil» de l'Union.

L'ambiguïté de la double casquette de M. Orban, chef du gouvernement hongrois et président du Conseil de l'UE, a hérissé les partenaires européens de Budapest, qui s'affichent comme des soutiens sans faille de l'Ukraine et ont coupé les ponts avec la Russie.

Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, M. Orban «ne représente donc pas l'UE, en aucune manière», alors que le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a ironisé en disant qu'il n'appartenait pas à Moscou de comprendre la «subtilité des pouvoirs» à Bruxelles.

Charles Michel, le président du Conseil européen, qui rassemble les dirigeants des Vingt-Sept, avait réagi dès jeudi soir à l'annonce officieuse de ce déplacement. «La présidence tournante de l'UE n'a pas de mandat pour engager le dialogue avec la Russie au nom de l'UE»", a écrit M. Michel sur X.

Alors que cette visite risque de brouiller les positions dans la perspective du prochain sommet de l'Alliance atlantique, le secrétaire général de cette organisation, Jens Soltenberg, a insisté sur le fait que «Viktor Orban ne représente pas l'Otan à ces rencontres, il représente son propre pays», admettant toutefois que l'Alliance avait été «informée» de ce déplacement. Kiev, qui entretient des relations compliquées avec Budapest du fait notamment de ses prises de position prorusses, a fustigé ce déplacement à Moscou qui a été décidé «sans aucun accord ou coordination avec l'Ukraine». 

Les conditions pour arrêter le conflit posées par la Russie sont que l'Ukraine lui cède les quatre régions dont elle revendique l'annexion, en plus de la Crimée, et qu'elle renonce à son alliance avec les Occidentaux. De facto, une demande de capitulation. A Kiev, M. Orban avait jugé, quant à lui, que l'Ukraine devait accepter un cessez-le-feu, un préalable rejeté par les Occidentaux et les Ukrainiens.                  

 

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