Le gouvernement du Yémen a salué les efforts de l’ONU pour mettre fin à la guerre civile qui fait rage dans le pays, après l’engagement des belligérants à respecter un nouveau cessez-le-feu.
A la suite d’une série de réunions en Arabie Saoudite et à Oman, les rebelles Houthis et le gouvernement yéménite se sont engagés «en faveur d’un ensemble de mesures visant à mettre en oeuvre un cessez-le-feu à l’échelle du pays», et ont accepté «la reprise d’un processus politique inclusif sous les auspices des Nations unies», a indiqué l’ONU, samedi, a rapporté hier l’AFP.
Le gouvernement yéménite «salue» la déclaration de l’ONU concernant «les efforts déployés sous les auspices des Nations unies (...) pour mettre fin à la guerre», a-t-il déclaré dans un communiqué paru samedi en fin de journée, exprimant également «ses remerciements» à l’Arabie saoudite et à Oman pour leurs efforts. Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est plongé, depuis plus de huit ans, dans une guerre opposant les Houthis aux forces gouvernementales appuyées depuis 2015 par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, et incluant notamment les Emirats arabes unis. L’intervention de l’Arabie saoudite n’a pas permis de chasser les Houthis des vastes territoires dont ils ont pris le contrôle, et Ryadh cherche désormais à sortir du conflit.
Les violences ont largement diminué depuis une trêve négociée par l’ONU en avril 2022, qui a expiré en octobre dernier mais qui est restée globalement respectée. Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. L’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a annoncé, avant-hier, que les rebelles Houthis et le gouvernement yéménite, en guerre, se sont engagés à respecter un nouveau cessez-le-feu et ont accepté l’ouverture d’un processus de paix pour mettre fin au conflit. Comme il «se félicite de l’engagement des parties en faveur d’un ensemble de mesures visant à mettre en œuvre un cessez-le-feu à l’échelle du pays... et (à) s’engager dans les préparatifs de la reprise d’un processus politique inclusif sous les auspices des Nations unies».
Pour une «paix durable»
L’accord comprend des engagements concernant le paiement des salaires des fonctionnaires, l’ouverture de routes vers la ville de Taez, bloquée par les rebelles, et d’autres parties du Yémen, ainsi que la reprise des exportations de pétrole. «Les Yéménites attendent de ce nouvel accord des résultats tangibles afin de progresser vers une paix durable», a déclaré Hans Grundberg, cité dans le communiqué.
Des engagements qui «sont avant tout une obligation envers le peuple yéménite», a-t-il poursuivi. Tirant leur nom du clan familial des Al Houthi, les Houthis désignent un mouvement politico-militaire baptisé Ansar Allah (Partisans de Dieu) qui s’est développé dans les années 1990, dans le nord du Yémen, dans le gouvernorat de Saada, une province frontalière de l’Arabie saoudite. A l’inverse des deux tiers de la population yéménite qui sont d’obédience sunnite, ils se réclament du zaïdisme, une branche minoritaire de l’islam chiite.
Au fil des conflits armés contre le régime au début des années 2000, du soulèvement populaire de 2011 et de la guerre civile commencée en 2014 contre le pouvoir central, les rebelles s’imposent progressivement comme les nouveaux maîtres du Yémen. Aujourd’hui, ils contrôlent une vaste partie au nord et à l’ouest du pays, le port de Hodeïda sur la mer Rouge et la capitale, Sanaa. Ils fustigent les Etats-Unis et Israël, perçus comme de grandes menaces à la souveraineté du pays.