L’envoyé personnel pour le Soudan du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a invité des délégations de l’armée régulière et des FSR à des pourparlers à Genève centrés sur l’aide humanitaire et la protection des civils dans ce pays du nord-est de l’Afrique.
Des délégations des deux parties en guerre au Soudan se trouvent actuellement à Genève pour des discussions avec un émissaire de l’ONU, mais l’une d’elles ne s’est pas encore présentée aux rencontres, a annoncé hier l’ONU, rapporte l’AFP.
Les combats font rage au Soudan depuis le 15 avril 2023 entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menés par le général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire.
Le diplomate algérien Ramtane Lamamra, envoyé personnel pour le Soudan du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, a invité des délégations de l’armée régulière et des FSR à des pourparlers à Genève centrés sur l’aide humanitaire et la protection des civils dans ce pays du nord-est de l’Afrique, a expliqué à la presse une porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci.
Toutefois, même si elle est présente à Genève, l’une des délégations n’est pas venue jeudi au premier jour des discussions, a-t-elle ajouté sans l’identifier. Les discussions se déroulent dans un cadre dit format de proximité, ce qui signifie que R. Lamamra doit rencontrer séparément chaque délégation dans des pièces différentes.
Le programme ne prévoit pas de rencontre des deux délégations entre elles. «L’envoyé personnel a entamé la discussion hier; effectivement l’une des parties n’y est pas venue mais elle se trouve ici à Genève», a dit Mme Vellucci. «Je ne peux vous fournir les détails pour savoir quelle partie en guerre est venue ou pas».
«Nous demandons aux deux parties de prendre part aux discussions», a-t-elle ajouté. «Les contacts se poursuivent aujourd’hui (...). Nous verrons combien de temps ils dureront ». Les discussions ont lieu à Genève et certaines au Palais des Nations, siège de l’ONU dans cette ville suisse, selon Mme Vellucci. Aucune date de fin n’a été prévue.
«Impact dévastateur»
Ces discussions interviennent dans le cadre de deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan adoptées plus tôt cette année. «L’objectif se fonde sur les résolutions: des mesures à prendre pour assurer la distribution de l’aide humanitaire à toute la population soudanaise qui en a besoin et des options pour assurer la protection des civils dans tout le Soudan», a dit Mme Vellucci.
«Les discussions cherchent à identifier les voies pour avancer vers les mesures humanitaires et de protection des civils identifiées, par le biais de possibles cessez-le-feu locaux comme l’a demandé le Conseil de sécurité», a-t-elle poursuivi.
Selon Mme Vellucci, les deux délégations comprennent de hauts représentants des dirigeants des parties qui s’opposent. «Les délégations sont composées d’experts humanitaires, sécuritaires et militaires», a-t-elle assuré. Le peu de publicité entourant les pourparlers vise à donner la possibilité aux deux parties de s’engager dans de telles discussions, a-t-elle expliqué.
«La situation humanitaire au Soudan se détériore tous les jours donc nous devons vraiment considérer l’impact dévastateur sur la population civile, et nous exhortons les délégations à se montrer à la hauteur de l’enjeu et à engager des discussions», a-t-elle ajouté.
Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de dix millions de personnes, selon l’ONU. Quelque 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du Soudan, sont actuellement confrontées à «une insécurité alimentaire aiguë», a indiqué fin juin un rapport appuyé par l’ONU.