Le général Abdel Fattah Al Burhane est arrivé hier à Juba (Soudan du sud) pour «discuter» de la guerre qui ravage le Soudan, rapporte l’AFP. Il s’agit du deuxième voyage à l’étranger du chef de l’armée, dirigeant de facto du pays depuis son putsch en 2021. Le 15 avril, il est entré en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, son ancien allié lors du putsch.
Alors que des rumeurs de négociations à l’étranger pour une sortie de crise se multiplient, le général Al Burhane s’est d’abord entretenu au Caire avec son grand allié Abdel Fattah Al Sissi, rencontré à l’Académie militaire durant leur formation.
Le président sud-soudanais Salva Kiir, un ancien rebelle contre Khartoum qui a proclamé l’indépendance de son pays en 2011, est devenu le médiateur traditionnel entre les différentes parties au Soudan. Selon son ministre des Affaires gouvernementales, Martin Elia Lomuro, il est «la seule personne qui possède une (telle) connaissance du Soudan et peut trouver une solution».
La guerre a fait 5000 morts, selon un bilan très sous-estimé, et 3,6 millions de déplacés dans le pays. Plus d’un million de personnes ont aussi fui vers les pays voisins, qui craignent un débordement du conflit.
Le Tchad a reçu le plus gros contingent (plus de 400 000), suivi de l’Egypte (287 000) et du Soudan du Sud (248 000). En mai, l’ONU réclamait déjà des fonds pour les aider. Elle n’a reçu qu’un quart de ses besoins. Lundi, elle a demandé un milliard de dollars de plus, car «ceux qui arrivent dans les zones frontalières isolées se trouvent dans une situation désespérée».