L’obligation de garantir que le gaz algérien vendu à l’Espagne n’approvisionnera pas le Maroc donne du fil à retordre au gouvernement Sanchez. Ce dernier vient d’ordonner à l’opérateur et gestionnaire du système gazier espagnol, Enagas, de trouver un système qui puisse garantir l’origine du gaz arrivant en Espagne.
Selon des médias de la péninsule ibérique, Madrid, qui maintient son projet de livrer du gaz au Maroc via le gazoduc GME dans le sens inverse, veut trouver un moyen technique afin de garantir que le gaz qu’elle y acheminera ne contiendra aucune molécule du gaz algérien.
Citant des sources d’Enagas, les mêmes médias rapportent que l’opérateur gazier espagnol «travaille déjà sur la nouvelle procédure afin de garantir que le GNL acheté par le Maroc puisse être injecté dans le réseau gazier espagnol puis exporté vers le Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe».
Et d’ajouter qu’avec ce système de garantie «le gouvernement veut satisfaire l’Algérie et lui donner ainsi la sécurité qu’aucune molécule de gaz que Sonatrach fournit à l’Espagne ne se retrouve au Maroc».
La ministre espagnole de la Transition énergétique, Teresa Ribera, avait il y a quelques jours assuré qu’aucune molécule du gaz algérien ne parviendra au Maroc via le GME.
«L’accord que nous mettons à disposition en termes commerciaux pour le Maroc est l’infrastructure, mais à la condition essentielle que ce soit le Maroc qui contracte le gaz naturel liquéfié en volume à travers ce gazoduc, dans le sens opposé nord-sud, et qu’il soit transparent sur l’origine et le lieu où ce gaz est déchargé afin que nous puissions être sûrs que le volume, l’origine et la destination sont conformes à notre engagement envers l’Algérie», avait-elle assuré.
Ce souci de transparence est aujourd’hui soumis à l’expertise d’Enagas qui devra trouver le moyen technique de prouver l’origine du gaz livré au Maroc. Il faudra attendre quelques semaines encore avant que ce procédé ne soit d’abord trouvé puis approuvé par la partie algérienne afin de poursuivre la livraison du gaz algérien à l’Espagne.
Selon des données de surveillance du système gazier d’Enagas, l’entrée la semaine dernière du gaz algérien en Espagne a chuté de 25%.
«Selon les données fournies par Enagas, depuis le 1er mai dernier, 234 GWh/jour sont entrés, contre 312 GWh/jour enregistrés le 14 mars, date à laquelle le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, a envoyé la lettre controversée au roi du Maroc.»