Frappes américaines et britanniques au Yémen : Les Houthis promettent de riposter

05/02/2024 mis à jour: 05:54
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Les Houthis ont promis hier de riposter aux frappes américaines et britannique qui ont visé des dizaines de cibles au Yémen en réponse aux attaques menées par les rebelles yéménites soutenus par l’Iran contre des navires, rapporte l’AFP.
 

Ces raids aériens au Yémen interviennent au lendemain d’une série de frappes américaines contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, en représailles après la mort de trois soldats américains en Jordanie le 28 janvier.
 

C’est la troisième opération conjointe des Etats-Unis et du Royaume-Uni à l’encontre des Houthis, et les forces américaines ont aussi mené seules des raids aériens contre les rebelles, qui ont malgré tout continué leurs attaques.

Les frappes de samedi ont visé 36 cibles rebelles «dans 13 lieux au Yémen en réponse aux attaques continues des Houthis contre le trafic maritime international et commercial ainsi que les navires de guerre transitant par la mer Rouge», selon un communiqué conjoint des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d’autres pays ayant apporté leur soutien à l’opération. L’attaque a visé «des arsenaux profondément enterrés, des systèmes et lanceurs de missiles, des systèmes de défense antiaérienne et des radars des Houthis», a ajouté le document.

Les Houthis ont commencé à s’en prendre au trafic maritime en mer Rouge en novembre, disant viser des navires liés à Israël «en solidarité» avec les  Palestiniens dans la Bande de Ghaza, ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas.
 

Les forces américaines et britanniques ont répliqué par des raids contre les rebelles, qui ont depuis également désigné les intérêts américains et  britanniques comme des cibles légitimes.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a affirmé hier que les nouvelles frappes «n’ébranleront pas» leur «soutien au peuple palestinien résistant dans la Bande de Ghaza  et ne passeront pas sans réponse et sans punition». Sans mentionner de victimes, il a fait état de 48 frappes «durant les dernières heures» dans six provinces, dont treize sur la capitale Sanaa et ses alentours, et neuf dans la province de Hodeida. 

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que ces frappes «visent à perturber et à dégrader davantage les capacités de la milice des Houthis, soutenue par l’Iran, à mener ses attaques imprudentes et déstabilisatrices». «Les forces de la coalition ont visé 13 sites associés aux installations de stockage d’armes profondément enterrées des Houthis, aux systèmes de missiles et aux lanceurs, aux systèmes de défense aérienne et aux radars», a-t-il déclaré dans un communiqué. 
 

«Ce n’est pas fini»

Un peu plus tard, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison- Blanche, Jake Sullivan, a déclaré que les Etats-Unis vont «continuer» leurs représailles contre des groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie. 
 

«Ce n’est pas fini. Nous avons l’intention de procéder à des frappes supplémentaires et de prendre des mesures supplémentaires pour continuer à envoyer un message clair selon lequel les Etats-Unis réagiront lorsque leurs forces seront attaquées», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision NBC. Pressé pour savoir si Washington a exclu de frapper directement l’Iran, J. Sullivan a répondu sur NBC : «Je ne vais pas dire ici à la télévision en public ce qui est ou ce qui n’est pas sur la table.» 

«S’ils choisissent de répondre directement aux Etats-Unis, ils recevront une réponse rapide et résolue de notre part», a-t-il cependant affirmé. S’exprimant sur une autre chaîne, ABC, le haut responsable américain a affirmé que ces frappes ont eu un «bon impact» visant à  priver ces groupes de la capacité de mener d’autres attaques contre les forces américaines. Interrogé sur des victimes civiles, il a indiqué n’être pas en mesure de confirmer mais que les cibles visées sont «tout à fait légitimes». 
 

Le ministère de la Défense britannique a indiqué que ses avions ont notamment frappé deux stations utilisées pour diriger des drones de reconnaissance et d’attaque.
 

Tôt hier, les Etats-Unis ont annoncé avoir mené une nouvelle frappe contre un missile antinavire des Houthis qui était «prêt à être lancé contre des navires en mer Rouge», selon le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom). Le Centcom a déjà indiqué samedi avoir procédé à des frappes ciblant six missiles antinavires des Houthis. L’armée américaine a également détruit huit drones vendredi au large du Yémen et quatre au sol afin de «protéger la liberté de navigation» des attaques des Houthis.
 

Après les frappes de samedi, un autre porte-parole des Houthis, Nasr Al-Din Amer, a déclaré : «Soit il y a la paix pour nous, la Palestine et Ghaza, soit il n’y a pas de paix et pas de sécurité pour vous dans notre région.» «Nous répondrons à l’escalade par l’escalade», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
 

La colère contre la campagne dévastatrice d’Israël à Ghaza, qui a commencé après une attaque meurtrière sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, ne cesse d’enfler au Moyen-Orient. Le 28 janvier, un drone a frappé une base en Jordanie, tuant trois soldats américains et en blessant plus de 40. L’attaque a été attribuée par Washington à des groupes pro-Iran. Les Etats-Unis ont répliqué vendredi par des frappes de représailles contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Irak et en Syrie, mais n’ont pas frappé le territoire iranien.
 

A la demande de la Russie, qui a accusé Washington de «semer le chaos» au Moyen-Orient, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence aujourd’hui. «Nous devons envoyer le signal le plus clair possible à l’Iran que ce qu’il fait par l’intermédiaire de ses mandataires est inacceptable», a déclaré le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, dans un entretien au Sunday Times.

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