Baghdad a dénoncé hier une «escalade irresponsable» quelques heures après de nouvelles frappes américaines en Irak contre des sites tenus par des groupes armés pro-Iran, des bombardements effectués en représailles aux attaques contre les soldats américains dans le pays, rapporte l’AFP.
Selon des sources irakiennes, les frappes ont visé dans la nuit les Brigades du Hezbollah, faction affiliée aux ex-paramilitaires du Hachd Al Chaabi, dans le secteur de Jurf Al Sakhr, à une soixantaine de kilomètres au sud de la capitale, ainsi que dans la région d’Al Qaïm, à la frontière avec la Syrie voisine.
Les bombardements dans le secteur d’Al Qaïm ont fait un mort et des blessés, selon un communiqué du Hachd Al Chaabi, dont les combattants sont enrôlés dans les forces régulières. Initialement, un bilan de deux morts et deux blessés a été rapporté par un responsable au ministère de l’Intérieur irakien et une source au sein du Hachd. Ces frappes américaines interviennent dans un contexte régional déjà explosif, alimenté par les répercussions de la guerre à Ghaza entre Israël et les Palestiniens. «Cet acte inacceptable sape des années de coopération (...) et conduit à une escalade irresponsable, à l’heure où la région court un risque d’extension du conflit», a averti dans un communiqué le général Yehia Rasool, porte-parole du Premier ministre, Mohamed Chia Al Soudani. Il a également dénoncé «une violation flagrante de la souveraineté irakienne».
Plus tôt, le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem Al Aaraji, a appelé Washington à «faire pression pour stopper l’agression à Ghaza, plutôt que de cibler et bombarder les locaux d’une institution nationale irakienne», en référence au Hachd Al Chaabi. Les Etats-Unis ont revendiqué les bombardements, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, confirmant dans un communiqué «des frappes nécessaires et proportionnées» menées en Irak contre «trois installations utilisées par les Brigades du Hezbollah» mais aussi d’autres groupes affiliés à l’Iran. Le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a précisé que les bombardements ont notamment visé des entrepôts et des bases d’entraînement servant à l’initiation aux «roquettes, missiles et drones».
Depuis la mi-octobre, plus de 150 attaques de drones ou tirs de roquettes ont visé des soldats américains et ceux de la coalition. Ces attaques ont été revendiquées par la Résistance islamique en Irak, nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran. Classées groupe «terroriste» par Washington et visées par des sanctions, les Brigades du Hezbollah ont déjà été ciblées ces dernières semaines par des bombardements.