Frappe contre Al Mawasi à Ghaza : Le témoignage poignant d’un responsable de l’ONU

17/07/2024 mis à jour: 01:18
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Après un nouveau bombardement meurtrier israélien sur un camp de déplacés, qui a fait au moins 90 morts et 300 blessés samedi à Ghaza, un haut responsable humanitaire des Nations unies a déclaré avoir été témoin «de certaines des scènes les plus horribles que j’ai vues au cours de mes neuf mois» dans l’enclave palestinienne.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est déclaré quant à lui, par l’intermédiaire de son porte-parole, «choqué et attristé par les pertes en vies humaines». Le coordinateur humanitaire adjoint des Nations unies à Ghaza, Scott Anderson, s’est rendu au complexe médical Nasser à Khan Younès, qui a admis plus de 100 des blessés graves du bombardement.

«Hier, en visitant le complexe médical Nasser à Khan Younès, j'ai été témoin de certaines des scènes les plus horribles que j'ai vues au cours de mes neuf mois à Ghaza», a-t-il dit dans un communiqué publié dimanche. «Faute de lits, d’équipements d’hygiène, de draps ou de blouses, de nombreux patients ont été soignés au sol, sans désinfectants.

Les systèmes de ventilation étaient éteints en raison du manque d'électricité et de carburant, et l'air était rempli d'une odeur de sang.» «J'ai vu des tout-petits doublement amputés, des enfants paralysés et incapables de recevoir des soins, et d'autres séparés de leurs parents. J'ai également vu des mères et des pères qui ne savaient pas si leurs enfants étaient en vie.

Des parents m’ont dit, désespérés, qu’ils s’étaient installés dans la ''zone dite humanitaire'' dans l’espoir que leurs enfants y seraient en sécurité», a-t-il ajouté. Scott Anderson a souligné que ses collègues de la communauté humanitaire font tout leur possible pour accroître les capacités médicales à Ghaza.

«(…) Nous avons fourni des services de référence, ainsi que des tentes supplémentaires, des lits, des civières, des produits jetables et des médicaments. Mais les obstacles aux opérations humanitaires nous empêchent de soutenir les populations à l’échelle nécessaire», a-t-il dit. Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, a noté les informations indiquant que l'attaque avait eu lieu dans une zone densément peuplée «désignée comme zone humanitaire abritant des personnes déplacées».

«Cela souligne que nulle part n’est sûr à Ghaza», a-t-il déclaré, ajoutant que «le secrétaire général condamne le meurtre de civils, notamment de femmes et d'enfants».

Le Bureau des droits de l’homme des Nations unies dans les Territoires palestiniens occupés a aussi condamné «l'utilisation continue par l’armée israélienne d’armes à large impact dans les zones peuplées de Ghaza, y compris dans les zones que l’armée israélienne a elle-même désignées comme zones de sécurité humanitaire, tuant de nombreux civils».

Le secrétaire général de l’ONU a souligné, une fois de plus, qu’il doit y avoir un cessez-le-feu humanitaire immédiat, avec la libération de tous les otages «immédiatement et sans condition».

 

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