Forum «Cinéma et mémoire» à Alger : Le rôle de l’image dans la préservation de la mémoire nationale

11/12/2024 mis à jour: 06:47
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Les artistes et écrivains transmettant la véritable image des Algériens et leurs souffrances durant la période coloniale - Photo : D. R.

Les travaux du Forum international «Cinéma et mémoire» se sont poursuivis, lundi après-midi à Alger, avec l’organisation de conférences scientifiques auxquelles ont participé des spécialistes et des chercheurs dans le domaine du cinéma, ayant permis de mettre en lumière le rôle du septième art pour démontrer la capacité des peuples à résister contre l’oppression coloniale et à défendre les principes de liberté, d’identité et de justice.

Evoquant les débuts de la production cinématographique en Algérie et le rôle de l’image dans la préservation de la mémoire nationale, le critique de cinéma, Ahmed Bedjaoui, a affirmé que des artistes, écrivains et créateurs algériens, engagés pour la cause nationale, «ont atteint l’excellence», en transmettant la véritable image des Algériens et leurs souffrances sous le joug du colonialisme français.

En outre, il a cité «le rôle joué par Mahmoud Guenez dans la création du premier noyau de cameramen en 1957», durant la Guerre de libération, lorsque des soldats algériens ont été sélectionnés pour suivre une formation sur l’utilisation de la caméra afin d’enregistrer les différents combats et batailles, entre autres, pour les diffuser.

Par ailleurs, M. Bedjaoui a fait savoir que l’image constituait «l’arme douce» utilisée par le Front de libération nationale (FLN), pour «contrer la machine de propagande française qui empêchait la diffusion de toute image qui mettait à nu la réalité de ses crimes en Algérie». Il a également évoqué le rôle des amis de la Révolution algérienne étrangers qui se sont engagés dans le mouvement révolutionnaire et se sont mis à filmer ses étapes, car convaincus de la justesse de la cause algérienne, à l’instar de René Vautier, Stevan Labudovic, Pierre Clément et Jacques Charby.

Pour sa part, l’enseignant universitaire Aïssa Ras El Ma a estimé que le cinéma en Algérie avait traversé «plusieurs étapes», à commencer par la phase d’avant la révolution, qu’il a qualifiée de «cinéma colonial», suivie de la phase pendant la révolution, caractérisée par la proclamation de la résistance à travers l’image aux côtés de la lutte armée, et axée sur la mobilisation et l’appel à rejoindre les rangs de l’Armée de libération nationale, puis la phase «post-indépendance» caractérisée par des productions pour accompagner la stratégie de construction et de développement et soutenir les choix de l’Etat dans différents domaines.

De son côté, le réalisateur cubain Milton Alberto Diaz Canter a souligné l’importance de consacrer des rencontres cinématographiques abordant la question du cinéma en tant que «moyen pour préserver la mémoire et son rôle dans la défense de l’identité des peuples», mettant en avant les relations historiques solides qui unissent les deux pays, l’Algérie et Cuba, depuis la révolution de libération.

Quant au critique cinématographique français Olivier Hadouchi, il a évoqué les films qui ont traité de la Révolution algérienne, réussissant à transmettre le message de la libération aux peuples et influençant positivement de nombreux cinéastes. Les plateformes de streaming modernes mettent à la disposition du spectateur une multitude de films sur la Révolution algérienne et sur les mouvements de libération, de même qu’elles constituent une opportunité pour examiner leurs dimensions car il s’agit de productions «réalisées dans des conditions difficiles pour faire face à la propagande et, ainsi, ne sont pas simplement des œuvres de divertissement, mais plutôt un document d’archives à exploiter dans le présent», a-t-il précisé.

Le cinéma palestinien a aussi été présent lors de ces conférences, à travers l’intervention de l’universitaire égyptien, Sayed Ali Ismail lors de laquelle il a mis en lumière les formes de résistance cinématographique en Palestine avant la Nakba, en présentant des preuves concrètes comme d’anciens journaux démontrant l’existence d’une vie socioculturelle en Palestine.

Organisé par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), sous la supervision du ministère de la Culture et des Arts et sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Forum international «Cinéma et mémoire», qui se déroule du 9 au 11 décembre, s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution de libération.
 

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