Après des décennies de sabotage, de tentatives d’avilissement des valeurs et de la morale du football, ses fossoyeurs ont fini par réaliser tous leurs funestes projets.
A présent, le football algérien est à terre. Les derniers doutes sur cette issue ont été définitivement chassés. Les images désolantes, choquantes, honteuses qui tournent en boucle sur la toile montrant des parodies de matchs arrangés, des scènes de violence insupportables, condamnables, des images de joueurs agressés, blessés, des officiels (surtout des arbitres) tabassés, poursuivis sur l’aire de jeu par des hordes d’individus assoiffés de violence, des bus et véhicules endommagés…
C’est la lamentable image que renvoie aujourd’hui le football algérien. Finalement, les alertes et mises en garde lancées par ceux qui aiment le football ont été ignorées à dessein. La destruction du football algérien était en marche depuis des années. Ses penseurs, ses stratèges peuvent être… fiers de leur œuvre aboutie.
Il était à l’article de la mort et a fini par rendre l’âme pour non assistance à une discipline en danger. Le sport roi est devenu la risée du monde qui, incrédule, n’en croit pas ses yeux devant ces images montrant un supporter gambadant sur le terrain avec d’autres bipèdes et se payant le luxe d’inscrire le but d’égalisation en faveur de l’équipe de son cœur sous les yeux des arbitres qui l’ont validé comme une lettre à la poste.
Un autre match dans la wilaya de Tipasa lui dispute «les honneurs» de la négation du football avec des images qui ne laissent aucun doute sur l’arrangement du match. La messe est dite. A force de reniements, de fuites en avant de ceux qui sont censés organiser et protéger ce merveilleux sport, il a fini par rendre l’âme. Le scénario était planifié.
Il avait comme objectif d’assassiner le football algérien. Il a pris du temps pour se réaliser. Ses initiateurs peuvent être contents. Leurs «sacrifices» n’ont pas été vains. Ils ont investi les rouages du football à tous les niveaux de la pyramide. Ce sport populaire est devenu «le football des voyous et les voyous du football».
Les acteurs du football ont toutes les raisons d’être contents de leur œuvre. Surtout ceux qui sont en responsabilité au sein des instances du football. Lorsqu’ils sont interpellés sur la situation générale du ballon, ils répondent, toute honte bue : «Il va bien, nous avons remporté la CAN en Egypte 2019 et nous avons les plus beaux stades du monde». Ils oublient, volontairement, l’essentiel.
A savoir la propagation de la corruption et les arrangements de matchs, la violence dans les stades, la transgression des règlements et statuts, les changements inopinés du système de compétition, l’intrusion de l’argent sale dans le football.
L’histoire retiendra que la décadence du football coïncide avec le retrait, pour diverses raisons, des hommes intègres et désintéressés qui l’ont mis sur les rails au lendemain de l’indépendance. Comme dirait l’autre, on achève bien les chevaux.