Le rideau de la saison la plus longue et la plus harassante de l’histoire du football algérien est tombé hier à l’issue de la 30e journée à l’issue de laquelle le second relégable, de la Ligue 1 à la Ligue 2, a été identifié. L’heure des bilans a sonné. Ils ne sont pas reluisants.
La saison a été un cauchemar au niveau de tous les paliers de la pyramide. La fédération, la plus haute autorité du football, a laissé faire en observant de loin. Les affaires et les scandales ont fait l’actualité footballistique. Les informations remontées de la base n’ont laissé aucun doute sur la déliquescence du sport-roi livré aux prédateurs de tous poils. Les commissions juridictionnelles, surtout la commission de discipline et la commission de recours, n’ont pas toujours été à la hauteur de leur noble mission.
Les verdicts prononcés n’avaient aucune commune mesure avec l’équité et le strict respect des règlements. La formation des deux organes a souvent été tronquée et non conforme aux statuts de la FAF et de la FIFA. La commission de recours en est l’exemple le plus édifiant.
Ne parlons pas du rôle du département intégrité qui n’a pas pleinement assumé son rôle. Des officiels de football ont protesté, dénoncé des faits de corruption, d’arrangements de matchs sans que cet organe important dans la lutte contre les fléaux cités ne prenne la moindre initiative.
Le devoir de signalement auquel sont astreints tous les officiels a été superbement ignoré. De tout cela et de bien d’autres choses s’est dégagée une sorte de démission totale et une absence de prise de responsabilités des hommes et parties concernées. Peut-on faire l’économie d’une radioscopie de l’arbitrage ?
C’est ce qu’ont choisi de faire des responsables à différents niveaux du football. La saison 2022-2023, et pas uniquement la fin de l’exercice clos hier, s’est distinguée par rapport aux saisons précédentes, par une forme de résignation générale devant les pratiques odieuses d’arrangements de matchs. Une forme d’impunité est née et sur laquelle des voyous se sont appuyés pour imposer leur loi.
Résultat des courses : chacun a fait ce qu’il voulait, ce qu’il a pu faire avec la complicité de ceux qui ont la responsabilité de veiller à la bonne santé du football algérien. A partir de là faut-il s’étonner que des membres de l’assemblée générale adoptent à l’unanimité le bilan moral d’une saison entachée de scandales, d’éliminations des sélections nationales, des échecs renouvelés et d’une absence totale de visibilité à court et à moyen terme ?
A ce rythme, le football algérien est irrémédiablement condamné à une mort certaine. Une mort programmée.