Finlande : Un artiste transforme l’écorce de bouleau en œuvres d’ar

07/12/2023 mis à jour: 23:22
AFP
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Bijoux, sacs à main, sac à dos et jouets, l’artisan a tout fabriqué

Dans sa cabane rustique des forêts du sud de la Finlande, Erkki Pekkarinen, 87 ans, taille au couteau de délicates franges d’écorce de bouleau, qui deviendront sac à main, jouet ou bijoux. «J’ai commencé à pratiquer à l’âge de 10 ans. Cela fait 77 ans que je joue avec ce matériau traditionnel d’Europe du Nord», raconte à l’AFP M. Pekkarinen. 

Le bois est généralement perçu comme une matière robuste et difficile à manier, mais le vieil homme insiste qu’avec la bonne technique, l’écorce de bouleau permet de réaliser «tout ce que vous pouvez imaginer». 
Avec sa couleur miel, l’écorce provenant de l’arbre boréal noir et blanc peut être coupée et pliée sans effort à condition qu’elle soit traitée correctement.  

La galerie d’art d’Erkki Pekkarinen à Asikkala, municipalité du sud du pays nordique, est remplie d’une myriade d’objets construits uniquement avec des lamelles d’écorce tressées, sans colle ni clou. Bijoux en bois, sacs à main, sac à dos, petits jouets en forme de canard: l’artisan a tout fabriqué. Sa pièce maîtresse reste cependant son emblématique costume deux-pièces, assorti d’un chapeau, d’une valise et de galoches. La tenue bruisse et craque lorsqu’Erkki l’enfile, mais est étonnamment souple: l’artiste se balade sans problème dans son studio.  Né à Lieksa, ville de l’est de la Finlande, M. Pekkarinen explique que son intérêt pour l’écorce est né lorsqu’il travaillait comme bûcheron, pendant sa jeunesse. 

«J’aimais passer mon temps (...) à fabriquer toutes sortes de choses. Il y avait beaucoup de temps libre à l’époque», relate-t-il. Il se souvient des oiseaux qui rongeaient les sacs à dos en coton de ses collègues pour leur voler leur déjeuner alors qu’ils travaillaient, tandis que son déjeuner à lui restait en sécurité dans son solide sac à dos fait d’écorce.
 

Age de pierre

Cet artisanat est une tradition qui remonte à l’Age de pierre. L’écorce remplissait à l’époque la même fonction que le plastique aujourd’hui : on l’utilisait pour fabriquer des boîtes de conserve, ou de petits jouets pour les enfants.  Grâce à ses propriétés imperméables, les premiers habitants de la région arctique traversaient des forêts enneigées avec des chaussures en écorce aux pieds et des sacs à dos du même matériau sur les épaules.  Le matériel était jadis si précieux qu’il a laissé sa trace dans la langue finnoise : l’expression «ramasser de l’écorce» signifie encore aujourd’hui «gagner de l’argent». Et avec la bonne technique, il est possible de retirer l’écorce du tronc sans tuer l’arbre, affirme Erkki Pekkarinen. «Ce sera toujours utilisable dans 10 ans», dit-il, en tenant entre ses mains un rouleau du matériau qu’il a nettoyé et séché.
 

Avec ses réserves généreusement approvisionnées par ses amis et sa famille, l’octogénaire crée tout ce qui lui passe par la tête. «Vous pouvez faire tout ce que votre imagination vous permet», dit-il en montrant à l’AFP une réplique du virus du Covid-19 de la taille d’un ballon de foot et hérissée de pointes, faite uniquement avec de l’écorce de bouleau.

 

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