Fédération algérienne de football : Une institution délabrée

14/08/2023 mis à jour: 19:11
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Photo : D. R.

Où va la fédération algérienne de football (FAF) ? La réponse est facile. Aisée. Là où ont décidé de la conduire ceux qui la dirigent. L’institution est dans une situation lamentable. Elle est dans un état de délabrement avancé.

Elle est condamnée à une mort lente. D’année en année elle s’enfonce inexorablement vers le néant. La faute à qui ? A ceux qui la dirigent et qui ne possèdent  pas l’envergure d’une si difficile et noble mission.

Le secrétaire général en poste, Mounir D’bichi, en est la parfaite illustration. Depuis qu’il est arrivé à la fédération dans le sillage de la démission de son prédécesseur Mohamed Saad, il ne renvoie pas l’image d’un secrétaire général maîtrisant ses dossiers et surtout la règlementation (statuts de la FAF, règlements généraux, code électoral).

C’est facile à vérifier. Le communiqué de la fédération qu’il a signé samedi qui annonce la prolongation du dépôt de candidatures à l’élection du président et des membres du bureau fédéral, prévue le 4 septembre prochain, en est la parfaite illustration. En annonçant la prorogation du délai de dépôt de candidature au 27 août 2023, il a gravement empiété sur les prérogatives et compétences de la commission électorale, seul organe habilité à trancher toutes les questions liées au calendrier électoral. Le sait-il ?

Pas évident. S’il avait parcouru le code électoral de la FAF et de la FIFA, notamment concernant les chapitres principes généraux et les tâches, il aurait su que sa tâche en tant que secrétaire général de la fédération consiste seulement à assister matériellement la commission électorale. Sans plus. De toute façon, il n’en est pas à son premier dérapage en la matière. Il s’est illustré de mauvaise manière dans le traitement et la gestion de la crise qui a secoué la ligue de wilaya de Bouira en 2022.

A l’époque, l’affaire avait fait grand bruit surtout après l’envoi d’une correspondance du secrétaire général de la FAF, Mounir D’bichi, au SG de la ligue de Bouira, en date du 10 février 2022, avec comme objet la «décision de la réunion de coordination tenue au siège de la FAF» et dans laquelle il décline le calendrier électoral arrêté lors de la réunion indiquée. Les membres de la commission électorale et de recours ont vivement réagi et dénoncé avoir participé à une décision concernant le calendrier des élections.

Le lendemain de la réception de la correspondance signée par le SG de la FAF, des membres de la commission indiquée ont adressé une lettre au président de la FAF pour dénoncer ce grave dépassement et ont déclaré que lors de la réunion indiquée, ils n’ont signé aucun document les engageant, mis à part la feuille d’émargement. Sans surprise, la fédération a fait la sourde oreille.

Plus grave, la missive du secrétaire général de la FAF précise qu’ «en cas d’absence ou d’empêchement d’un membre de la commission de candidature, un membre de la commission de recours pourra le remplacer». Ce passage dénote tout simplement de la totale méconnaissance des articles du code électoral de la FAF par le signataire du document.

Avec des responsables de ce niveau, la fédération ne peut que voler bas. Que dire aussi du texto que ce responsable a adressé à un membre de la commission de recours, le 14 avril 2022, où il lui écrit : «Un journaliste ou un pigiste ??? Qui se comporte en voyou dans une assemblée». Les termes qu’il a utilisés contre un officiel de la FAF, expert à la ligue de Bouira et membre de la commission de recours, auraient dû lui valoir une convocation devant la commission d’éthique de la FAF.

Malheureusement, l’institution ne bouge jamais contre un des siens.Qui est à l’origine de la non inscription de l’équipe nationale dames aux éliminatoires des Jeux olympiques de Paris 2024 ? Qui a démasqué la faute commise par la fédération de la RD Congo et abouti à la qualification de la sélection U23 au dernier tour des éliminatoires des JO de Paris ? Le SG de la FAF ou le sélectionneur Noureddine Ould Ali ?

Qui est derrière la plainte déposée par la FAF contre les journalistes Yazid Ouahib et Rafik Wahid ? La plainte a été déposée par qui ? Le président ? Le moment où elle a été annoncée la FAF était sans président. L’article 16 du décret exécutif N° 14-330 du 27 novembre 2014 précise que «le président représente la fédération devant la justice et dans tous les actes de la vie civile, ainsi qu’auprès des organismes sportifs nationaux et internationaux».

C’est clair. Il est le seul habilité à ester en justice. Donc, il s’agit d’une usurpation de qualité et de fonction. Elle peut mener loin son auteur. L’article 37 du même décret qui traite des prérogatives et compétences du SG de la FAF ne lui accorde aucun pouvoir en matière de dépôt de plainte. Faut-il ajouter une couche avec l’affaire Mediapro ? C’est bon pour le moment.

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