Le titre «Y a-t-il un pilote dans l’avion ?» sied parfaitement au vaudeville fafien. Chaque jour qui passe, l’institution est écornée par les décisions prises à l’emporte-pièce par ceux-là même qui ont la haute main sur la conduite des affaires du football. Le dernier scandale en date est la correspondance, sans date, adressée par la fédération aux ligues amateurs. Les hommes et les gestionnaires qui ont dirigé la fédération jadis et qui ne sont plus là ont dû se retourner dans leur tombe à cause du contenu de la missive en question. L’instance faîtière, à travers sa «cheville ouvrière», à savoir le secrétaire général, a informé les présidents de ligue de football amateur que les licences enregistrées durant le mercato au profit de joueurs qui ont disputé une rencontre ou plusieurs avec leur club durant cette seconde période seront annulées. La correspondance de la FAF a fait rapidement réagir des présidents de ligue qui ont de suite attiré l’attention du secrétaire général de la fédération, l’auteur du document, sur l’incohérence de la décision. Cet épisode malheureux illustre l’étendue du désastre dans lequel baigne la fédération. Ses responsables se sont rendu compte de la faute après coup. Pour se dédouaner, la partie qui a commis cette grave erreur l’a fait endosser à deux membres du bureau fédéral, dont l’un est président de ligue. Elle s’est défendue en pointant du doigt les deux membres du bureau fédéral qui, selon elle, lui auraient soufflé l’idée de prolonger les délais de signatures de la seconde période d’enregistrement jusqu’au 20 février 2023 (aujourd’hui). Est-ce normal que la période du second mercato se ferme après quelques journées de la phase retour ? Plus grave encore. Dans la correspondance adressée aux ligues, le SG de la FAF met en avant «les périodes durant lesquelles les joueurs pourront être enregistrés tout en prenant en compte de l’intégrité sportive de la compétition, nous vous informons qu’un joueur ayant déjà participé à une phase retour de championnats amateurs ne pourra être transféré vers un autre club durant la deuxième période d’enregistrement». Ce passage est un condensé de non-sens, de violation des statuts et règlements de football (FIFA-FAF) et de non-maîtrise absolue des textes qui régissent le football. D’abord, dans le football amateur, un joueur a le droit de signer une seule licence annuelle. Il ne peut y avoir une deuxième licence pour le même joueur au cours d’une même saison. Les (deux) périodes d’enregistrement de licences concernent les joueurs professionnels exclusivement. La Fédération algérienne ne le sait pas. La correspondance évoque «l’intégrité de la compétition», qu’elle est la première à transgresser tous les jours que Dieu fait. La FAF ne s’est pas rendue compte de l’incongruité de sa décision de prolonger les délais de signature fixés initialement au 5 février 2023 qu’elle a prolongé, pour des raisons qu’elle seule connaît, au 20 février 2023, c’est-à-dire après 2, voire 3 journées de la phase retour. Jeudi 23 février, le bureau fédéral tiendra sa réunion statutaire et annulera (probablement) la décision contenue dans la correspondance de la FAF. Il ne doit pas s’arrêter là. Il ne doit pas couvrir cette grave faute. Sa crédibilité est pleinement engagée dans cette grave faute. Dans une fédération qui se respecte la sanction tombe de suite. A moins que…