Chaque association membre de la FIFA a le droit de saisir la FIFA et toutes ses commissions sur un sujet donné.
Lundi, la Fédération algérienne de football (FAF) a annoncé via son site officiel avoir transmis une correspondance à la FIFA lui demandant de transférer sa missive à la commission d’arbitrage pour étudier les (nouveaux) éléments contre l’arbitre Gassama. La FAF a indiqué «avoir entrepris cette action conformément aux recommandations des conseils juridiques de l’instance (FAF)».
Cette démarche intervient à quarante-huit heures des verdicts que prononcera la FIFA sur l’ensemble des affaires disciplinaires qui ont marqué les matchs de barrages de la zone Afrique qui se sont déroulés en mars dernier. Il est évident que l’organe juridictionnel de la FIFA statuera, le 21 avril 2022, uniquement sur le chapitre disciplinaire. Et pas sur le chapitre technique (résultat) des rencontres de mars dernier.
L’objectif de la FAF à travers sa correspondance de lundi est clairement décliné dans le document, à savoir «faire examiner le dossier de réclamation introduit au sujet de la rencontre Algérie-Cameroun, par la commission d’arbitrage de la FIFA».
Chaque association membre de la FIFA a le droit de saisir la FIFA et toutes ses commissions sur un sujet donné. La commission d’arbitrage va probablement étudier la réclamation de la FAF mais sans aucun espoir qu’elle puisse influer sur l’objet visé, c’est-à-dire faire rejouer le match ou disqualifier le Cameroun.
La commission de discipline de la FIFA ne possède pas cette compétence. La FAF a précisé dans sa réclamation que «cette demande est motivée par le fait que le dossier de réclamation introduit s’appuie sur un argumentaire et des considérations techniques liées à l’arbitrage qui nécessitent un examen de la part d’une structure spécialisée». Il faut rappeler que l’argumentaire, dixit la FAF, n’a jamais prévalu avant la présentation de preuves matérielles.
Les considérations techniques, dont parle la FAF, ne pèseront pas grand-chose dans le traitement de l’affaire. N’oublions pas que c’est des arbitres (anciens) qui jugeront les hommes en noir. Les préjugés seront en leur faveur.
La commission de discipline et la commission d’arbitrage ne sont pas habilitées à se prononcer sur un résultat technique. Leur sentence sera : «Nous ne sommes pas compétents pour nous prononcer sur un domaine qui n’est pas le nôtre».
La seule chose qui peut changer la donne en faveur de l’Algérie est que la fédération présente des preuves matérielles d’une corruption ou tentative de corruption. Autre que cet élément en béton, la FIFA ne modifiera pas le résultat technique.
L’arbitre Bakari Gassama peut être suspendu, ce n’est pas évident. Le résultat a déjà été homologué puisque lors du tirage au sort des groupes de la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022, la FIFA n’a émis aucune réserve sur le Cameroun. Il est temps de tourner cette mauvaise page et de se concentrer sur les échéances à venir.