FAF : rétropédalage

26/02/2023 mis à jour: 19:14
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La Fédération algérienne de football (FAF) a-t-elle une stratégie, fonctionne-t-elle selon les normes et standards requis ? A travers tout ce qu’elle renvoie de ses actions et décisions ce n’est pas sûr. Pire. Elle ne rassure pas du tout. C’est encore un autre échec à mettre sur le compte des «décideurs de l’ombre» qui avant 1990 (la loi sur les associations) et bien après ont eu la haute main sur le choix des hommes bombardés à la tête de la fédération. Ces derniers ont toujours eu les mains libres pour mener la barque sans se soucier de leur maintien à la tête de l’instance faîtière du football. L’équipe dirigeante en place depuis juillet 2022, comme ses devancières, subit les événements plus qu’elle ne les domine. Comme si elle souffre d’un manque de légitimité. Il y a un problème de gouvernance. Tant que celui-ci ne fera pas l’objet d’une autre approche, plus démocratique, plus ouverte sur les compétences et les valeurs morales la fédération restera prisonnière de ses carcans. La parfaite illustration de cette situation est administrée par deux faits qui se sont produits au cours des derniers jours. Le premier, c’est l’ubuesque correspondance rédigée par le secrétaire général de la FAF, adressée aux présidents de ligues de football amateur, par laquelle la «cheville ouvrière» de la fédération informe les clubs de l’invalidité des licences signées par des joueurs, au profit de leur second club de la saison, après la reprise de la phase retour. Une aberration qu’en inter-quartiers ne se produit jamais. La correspondance, signée et envoyée aux ligues ne portait aucune date. Dans le corps du courrier, il était question du «respect du règlement du statut et du transfert de joueurs, de deuxième période d’enregistrement, de l’intégrité sportive de la compétition…». Ce passage est un document qui mérite de figurer dans l’histoire et la tragédie du football algérien. Une fois le document entre les mains des destinataires, il y a eu une forme de fronde. Des ligues ont refusé de l’appliquer. Elles étaient dans leur droit. Comment une fédération de la taille de la FAF peut tomber dans une faute pareille ? N’est-ce pas elle, à travers le bureau fédéral, qui a étendu les délais de la fin du mercato allongés du 5 mars au 20 mars sans tenir compte de la date de reprise de la phase retour avant le 20 février 2023 ? La correspondance évoque le «respect du règlement du statut et du transfert de joueurs». La FAF a été la première à violer le règlement dont elle parle. Le règlement qu’elle prétend faire respecter lui impose, à elle d’abord, de s’y conformer. Elle ne l’a pas fait et le document le prouve. Seconde remarque. Le communiqué met l’accent sur «la seconde période d’enregistrement». Le football amateur n’est pas concerné par la seconde période d’enregistrement qui concerne «exclusivement» les footballeurs professionnels. La fédération ne le sait pas ? Ses responsables ne lisent pas les statuts, règlements, textes et documents ? Troisième remarque, la lettre du secrétaire général de la FAF met l’accent sur «l’intégrité sportive de la compétition». C’est l’hôpital qui se moque de la charité. L’intégrité sportive, l’éthique n’ont plus de valeur dans le football algérien. Que s’est-il passé après ? Comme si de rien n’était la fédération a classé cette affaire. Elle a rétropédalé, le bureau fédéral a décidé de ne pas tenir compte de la correspondance, de laisser les footballeurs jouer avec leur nouveau club et que dorénavant il n’y aura plus de seconde période d’enregistrement au niveau du football amateur. A part ça on reprend les mêmes et on continue. Il est tombé bien bas le football algérien. Inutile de revenir sur l’épisode de l’interdiction du cumul de mandats contre qui ses adversaires continuent de faire de la résistance… contre la loi et l’autorité.

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