FAF-Belmadi : Une reconduction de contrat sans objectifs déclarés ?

La reconduction du contrat du sélectionneur national Djamel Belmadi (2023- 2026), annoncée vendredi par le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Djahid Zefizef,  a mis un terme au débat sur le maintien ou non du sélectionneur. L’effet d’annonce apaisera la tension qui entoure le sujet et alimentera les gazettes. Le président a choisi le moment et le support pour le faire. Bien lui fasse. Mais sa communication est tronquée dans la mesure où il s’est focalisé uniquement sur la reconduction du contrat qui lie la fédération au sélectionneur. Sur les autres aspects du contrat il a botté en touche. Il a zappé les objectifs fixés au sélectionneur et ses émoluments. Les premiers sont extrêmement importants lorsqu’il s’agit, surtout, d’un contrat de 4 ans renouvelé après deux cuisants échecs (une CAN-2022 totalement ratée et une élimination douloureuse dans les éliminatoires de la Coupe du monde de la Fifa Qatar 2022). Sur le premier contrat qui s’est achevé le 31 décembre dernier, les Verts ont complètement loupé leurs objectifs majeurs. Une sortie par la petite porte à la CAN- 2022 et une élimination en Coupe du monde demeurent en travers de la gorge des supporters de l’équipe nationale. Djahid Zefizef n’aurait-il pas mieux fait de proposer au sélectionneur un contrat jusqu’en 2025 avec l’objectif principal d’atteindre le dernier carré à la CAN qu’organisera le Côte d’Ivoire dans les prochains mois et la CAN-2025 dont on connaîtra l’identité du pays organisateur le 10 février prochain ? Dans sa déclaration préliminaire à l’annonce de la reconduction du contrat de Djamel Belmadi jusqu’en 2026, le patron de la fédération aurait dû évoquer les objectifs assignés au sélectionneur. Il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Lui seul le sait. Il a vaguement évoqué «les grandes ambitions que doit toujours avoir l’Algérie». C’est des propos destinés à la galerie. Il s’est contenté ensuite de lâcher «à chaque étape on fera une évaluation». Ce n’est pas de cela qu’il s’agit lorsqu’un président est abordé la question des objectifs contenus dans un contrat entre deux parties. Pourtant, ils sont importants. Dans tout contrat, à court, moyen ou long terme, les objectifs sont toujours mis en évidence. Malheureusement pas par la FAF. Djahid Zefizef est en place pour terminer le mandat entamé sous l’ère Charaf Eddine Amara. Est-il sûr de survivre au-delà du mandat qu’il achève ? Si en 2004 l’assemblée générale ne lui renouvelle pas sa confiance, il quitte la fédération pour laisser la place à son successeur qui se retrouvera pour deux ans avec un sélectionneur que ce n’est pas lui qui l’a choisi. Il n’y a même pas lieu de s’attarder sur la question qui fâche (le salaire du sélectionneur). Ce sujet, lui aussi, a été évacué rapidement tant il reste un sujet tabou. L’une et l’autre, les objectifs du contrat et le salaire du sélectionneur, ces deux questions sont restées sans réponse.