C'est le premier incident de ce genre depuis le début des violences entre la formation pro-iranienne et Israël depuis près d'un an. L'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat ces informations. Le ministre libanais de la Santé, Firas Abiad, a déclaré que "des centaines de personnes ont été blessées dans différentes régions du Liban" dans l'explosion de bipeurs.
"Des centaines de membres du Hezbollah ont été blessés par l'explosion simultanée de leurs bipeurs" dans la banlieue sud de Beyrouth, dans le sud du Liban et dans la plaine orientale de la Békaa, tous des bastions de la formation islamiste, a pour sa part déclaré une source proche du parti. Un correspondant français dans la Békaa a vu des blessés affluer en nombre dans les hôpitaux de la région. Un autre dans la ville de Saïda, dans le sud du Liban, a rapporté des dizaines d'ambulances arrivant aux hôpitaux.
Plusieurs témoins ont vu des ambulances transporter des blessés dans la banlieue sud, où les hôpitaux ont appelé à des dons de sang. A l'hôpital privé américain de Beyrouth (AUBMC), l'un des plus importants de la capitale, un photographe de presse a vu des dizaines d'ambulances transporter des blessés. Le ministère de la Santé a demandé "à tous les professionnels de la santé de se rendre immédiatement sur leur lieu de travail afin de contribuer aux soins d'urgence pour le grand nombre de blessés" et lancé un "appel à la coordination avec la Croix-Rouge libanaise pour organiser des dons de sang".
L'Agence nationale d'information (ANI,officielle) a fait état d'un "incident de sécurité sans précédent qui s'est produit dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans de nombreuses régions libanaises", l'attribuant à "l'ennemi" israélien. Elle a ajouté que "le système de bipeurs a été piraté via la haute technologie".
Le Hezbollah avait demandé à ses membres de ne plus utiliser les téléphones portables pour éviter les piratages israéliens. Le puissant parti a mis en place un système de bipeurs par lequel ses membres sont appelés à rejoindre leurs unités.
Dès le lendemain de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert le front du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien.
Les violences transfrontalières ont fait depuis 627 morts au Liban, pour la plupart des combattants mais aussi au moins 141 civils, selon un bilan de l'AFP. Côté israélien, les autorités ont annoncé la mort d'au moins 24 soldats et 26 civils.