Évasion de terroristes d’une prison de Haute sécurité près de Niamey : L’armée nigérienne rassure

15/07/2024 mis à jour: 00:16
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L'évasion a contraint le ministère nigérien de l’Intérieur à mettre en alerte toutes les unités de recherche - Photo : D. R.

La prison de Koutoukalé est située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale et accueille les détenus les plus dangereux, notamment les éléments terroristes capturés sur le terrain des combats. D’après le site nigérien «Actuniger.com», des «chefs terroristes» figurent parmi les détenus évadés.

L’armée nigérienne a annoncé samedi soir avoir «appréhendé une grande partie» et tué trois des «dizaines de détenus» évadés jeudi de la prison de haute sécurité de Koutoukalé, près de Niamey, la mieux gardée du pays où sont notamment emprisonnés des terroristes. «Jeudi 11 juillet en début d’après-midi, une mutinerie a éclaté à la prison d’arrêt de Koutoukalé, située dans la région de Tillabéri.

Profitant de cette situation, plusieurs dizaines de détenus ont réussi à s’évader», a rappelé l’armée dans son bulletin des opérations. «Grâce à une intervention rapide et efficace (...) une grande partie des fugitifs a été appréhendée», a-t-elle assuré, sans donner de détails.

Elle a ajouté qu’une unité a «neutralisé (tué) trois terroristes armés après leur évasion», précisant que «deux fusils d’assauts AK 47 et un fusil mitrailleur ont été saisis lors de cette opération». Selon l’armée, la zone riveraine du fleuve Niger est «bouclée» et «les opérations aéro-terrestres de ratissage sont en cours pour retrouver les évadés restant».

La prison de Koutoukalé est située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale et accueille les détenus les plus dangereux, notamment les éléments terroristes capturés sur le terrain des combats. D’après le site nigérien «Actuniger.com», des «chefs terroristes» figurent parmi les détenus évadés. Jeudi après l’évasion, les autorités régionales de Tillabéri ont instauré un couvre-feu dans la zone et interdit la circulation des piétons, des deux roues et des véhicules à partir de 21h locales (20h GMT).

La région de Tillabéri est située dans la zone dite des «trois frontières» - entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso - devenue un repaire pour les terroristes sahéliens affiliés à l’Etat islamique et Al-Qaïda. Elle est sous état d’urgence depuis 2017. La prison de Koutoukalé a déjà connu deux attaques, en mai 2019 et en octobre 2016, repoussées par les forces de sécurité.

Par ailleurs, six militaires nigériens au moins ont été tués dans une attaque menée par des hommes armés contre une position des forces de défense nigériennes dans la région de Tahoua, au nord-ouest du Niger, a annoncé hier l’armée. «Dans la région de Tahoua, dans le cadre de l’opération SHARA, le détachement des forces de défense et de sécurité, stationné à Tébaram, a été violemment attaqué par un groupe de terroristes. Grâce à la riposte vigoureuse de nos soldats, l’ennemi a été contraint de se replier», a indiqué le bulletin des opérations des Forces armées nigérianes (FAN) diffusé par la télévision publique.

Tout en affirmant que l’ennemi a laissé «derrière lui de nombreux morts et blessés», l’armée a déploré la perte de six soldats. C’est la deuxième attaque enregistrée contre des unités de l’armée nigérienne en 72 heures et la troisième en deux semaines. Lundi dernier, une autre unité de l’armée avait été victime d’une embuscade sur l’axe Say-Tamou, dans la région de Tillabéri, à l’ouest du Niger.

Selon un bilan fourni par l’armée, un soldat a été tué et dix autres ont été blessés. L’armée a indiqué avoir neutralisé plusieurs terroristes. Le 25 juin dernier, vingt soldats et un civil nigériens ont été tués dans une attaque menée par «une coalition des groupes armés» dans le département de Téra, dans la région de Tillabéri et près de la frontière du Burkina Faso.

Dans un communiqué publié le 3 juillet, l’armée nigérienne a indiqué avoir neutralisé «plus de 100 terroristes» lors des opérations menées en réaction à cette attaque. Depuis 2017, les régions de Tahoua et de Tillabéri, frontalières du Mali et du Burkina Faso, subissent des attaques armées récurrentes attribuées aux groupes terroristes opérant dans ces deux pays. 

 

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