L’armée éthiopienne a annoncé samedi avoir déjoué des attentats planifiés en Amhara par la milice Fano, groupe armé de l’ethnie amhara en conflit ouvert avec le gouvernement fédéral depuis plusieurs mois dans cette région du nord du pays. Selon l’armée, les cibles étaient un rassemblement de membres du parti de la Prospérité du Premier ministre, Abiy Ahmed, ainsi que des transports publics, dans la ville de Dessie.
«Des infiltrés du groupe extrémiste (Fano, ndlr), qui s’apprêtaient à perturber la paix de la population dans la ville de Dessie, ont été arrêtés par nos forces de défense», écrit l’armée (ENDF) dans un communiqué posté sur son compte officiel Facebook. L’ENDF ne précise pas le nombre de suspects arrêtés. Des photos accompagnant son communiqué montrent au moins quatre hommes et une femme, ainsi que des grenades. «L’objectif de l’attaque était de perturber une formation en cours de responsables du parti de la Prospérité dans la ville de Dessie et de perturber la paix de la population», poursuit-elle.
«Les membres du groupe, qui ont été arrêtés, ont déclaré que le groupe leur avait confié pour mission d’infliger de lourds dégâts, en posant des bombes dans des véhicules fournissant des services de transport et dans (des lieux) où se tiennent de grands rassemblements de personnes», ajoute-t-elle. Deuxième Etat régional le plus peuplé d’Ethiopie, l’Amhara est le théâtre d’épisodes de violences armées depuis six mois. Le gouvernement fédéral y a décrété l’état d’urgence le 4 août après un regain de combats entre l’armée fédérale et des combattants amhara, notamment de la milice régionale «d’autodéfense» Fano.
Les troubles sont allés croissants dans cette région d’environ 23 millions d’habitants depuis que le Premier ministre, Abiy Ahmed, a annoncé en avril vouloir démanteler les «forces spéciales», des unités paramilitaires créées depuis une quinzaine d’années par de nombreux Etats régionaux. Les nationalistes amhara estiment que le gouvernement veut affaiblir leur région, alors que les «forces spéciales» amhara et la milice Fano ont été des alliés cruciaux dans sa guerre contre les autorités dissidentes de la région voisine du Tigré entre novembre 2020 et novembre 2022.
Près de 7,6 millions d’enfants non scolarisés
Près de 7,6 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en Éthiopie en raison de diverses catastrophes d’origine humaine et naturelle, a déclaré le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans sa dernière mise à jour du pôle éducation. Plus précisément, selon la publication trimestrielle publiée il y a deux jours, un total de 8552 écoles ont été partiellement ou gravement endommagées dans le pays, soit près de 20% du total. Selon l’Unicef, qui a averti que plus les enfants restent longtemps hors de l’école, moins ils ont de chances de retourner à l’apprentissage formel, «les données du pôle éducation révèlent que 7,6 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en raison de divers chocs et dangers à travers l’Ethiopie. Les conflits en cours dans l’Amhara, l’Oromia et dans d’autres régions ont considérablement augmenté le taux d’enfants non scolarisés». L’agence onusienne a en outre noté que le pôle éducation continue d’être l’un des les plus sous-financés, les fonds actuels ne permettant qu’une couverture de 22%, représentant seulement 851 000 enfants, par rapport au plan de réponse humanitaire pour l’Ethiopie, alors que le pôle éducation cible 3,8 millions d’enfants. Dans ce contexte, le document de l’Unicef a précisé que du matériel pédagogique et d’apprentissage a été distribué à 357 948 enfants et que des campagnes de rentrée scolaire ont été organisées dans toutes les régions, y compris l’Amhara et le Tigré, où l’accès des enfants à l’apprentissage scolaire a été perturbé. R. I.