États-Unis : L’ex-président Donald Trump face au juge qui menace son empire immobilier

06/11/2023 mis à jour: 01:56
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L'ex-président américain Donald Trump lors d'une audience à son procès civil pour fraudes, à New York, le 17 octobre 2023 POOL/AFP ANDREW KELLY

L’ex-président Donald Trump sera entendu aujourd’hui lors d’un procès civil à New York à hauts risques, accusé d’avoir gonflé sa fortune de manière colossale pour séduire les banques, rapporte l’AFP.

A l’instar des quatre affaires pénales dans lesquelles il est inculpé et risque des peines de prison, il n’a cessé d’attaquer le magistrat, Arthur Engoron, un «voyou», «dérangé», «haineux», qui ferait «le sale boulot» des démocrates. De son côté, le juge l’a réprimandé, puis sanctionné de deux amendes, de 5000 puis 10 000 dollars, pour avoir mis en cause sa greffière. Donald Trump a déjà été entendu dans le cadre de l’enquête, le 10 août 2022 puis le 13 avril 2023. Selon des extraits vidéo de sa première déposition, il a dénoncé, en préambule, «la plus grande chasse aux sorcières dans l’histoire de notre pays» menée par la procureure générale de l’Etat de New York, l’élue démocrate Letitia James, avant de garder le silence.

Favori dans les sondages des primaires républicaines, D. Trump affronte l’une de ses premières épreuves judiciaires lors de ce procès civil sans jury, dans lequel sont aussi poursuivis ses deux enfants, Donald Jr et Eric, vice-présidents exécutifs de la Trump Organization, une myriade de sociétés gérant gratte-ciel de logements et de bureaux, hôtels de luxe, résidences et golfs dans le monde entier.

Avant même l’ouverture des débats le 2 octobre, le juge a estimé que le parquet général de l’Etat de New York, qui a porté plainte au civil, présentait «des preuves concluantes qu’entre 2014 et 2021, les prévenus ont surévalué les actifs» du groupe de «812 millions (à) 2,2 milliards de dollars» selon les années, dans les états financiers annuels de Donald Trump. En conséquence de «fraudes répétées», il a ordonné la liquidation des sociétés gérant ces actifs, comme les gratte-ciel Trump Tower et 40 Wall Street à New York, ou l’opulente résidence Seven Springs dans un coin bucolique de sa banlieue. 

En d’autres termes, Donald Trump perdrait tout simplement le contrôle d’une partie de son empire immobilier. La décision a été suspendue en appel, mais elle donne l’enjeu de l’affaire pour le milliardaire républicain, qui s’était lancé en politique en jouant sur son image de bâtisseur à succès.Le 45e président des Etats-Unis (2017-2021) va devoir composer avec un agenda judiciaire très chargé durant les primaires républicaines. Il est notamment attendu en mars 2024 devant la justice fédérale à Washington, accusé de complot pour renverser le résultat des élections présidentielles de 2020. Pour l’instant, ses mises en cause n’ont pas affecté sa domination dans les sondages.

Donald Trump est venu régulièrement aux audiences à New York, transformant chacun de ses passages dans les couloirs du tribunal en rituels médiatiques, tempêtant contre le juge et la procureure générale. Il a répété que sa somptueuse résidence Mar-a-Lago en Floride valait 50 à 100 fois plus que les évaluations de la justice (17 à 28 millions de dollars) lesquelles tiennent compte des restrictions d’usage du site, car il s’agit d’un club privé, ce qui diminue sa valeur.
 

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