Des milliers de personnes, brandissant pour beaucoup des drapeaux espagnols, ont manifesté hier à Madrid à l’appel du parti d’extrême droite Vox contre un projet d’amnistie des indépendantistes catalans, selon l’AFP.
Cette question conflictuelle est négociée par la gauche avec les partis indépendantistes catalans pour obtenir leur indispensable appui à l’investiture du socialiste Pedro Sanchez comme chef du gouvernement espagnol. Elle a surgi après les élections législatives du 23 juillet, où les socialistes sont arrivés en deuxième position derrière le Parti populaire (PP).
Ce dernier, sans majorité absolue, n’a pas réussi à former une coalition, ouvrant la voie à la formation d’un nouveau gouvernement de gauche. Mais P. Sanchez a besoin pour être reconduit au pouvoir du soutien au Parlement des partis indépendantistes catalans ERC (Gauche républicaine de Catalogne) et JxCat (Junts per Catalunya).
Cette dernière formation est à l’origine d’une tentative de sécession avortée de la Catalogne en 2017, dont le dirigeant Carles Puigdemont a fui en Belgique pour échapper à la justice espagnole. La demande d’une amnistie pour des centaines de personnes impliquées dans la tentative de sécession de 2017, la pire crise politique depuis des décennies en Espagne, est dénoncée par la droite et l’extrême droite et critiquée au sein même du Parti socialiste. Elle a donné lieu ces dernières semaines à plusieurs manifestations hostiles.
Pedro Sanchez a besoin du soutien d’au moins 176 parlementaires, sur un total de 350, pour remporter le vote qui doit se dérouler avant le 27 novembre. S’il échoue, l’Espagne devra automatiquement organiser de nouvelles élections qui se dérouleraient probablement mi-janvier.