Le manque d’équipement et d’encadrement dans les structures de proximité se répercute sur le fonctionnement des urgences à l’hôpital du chef-lieu de wilaya.
Avec une moyenne de 500 consultations et admissions enregistrée par jour, le service des urgences de l’Etablissement public hospitalier (EPH), Mohamed Boudiaf du chef-lieu de wilaya de Bouira, est soumis à une forte pression. En dépit de la mise en place d’un système de numérisation, le temps d’attente avant de passer en consultation est de plus en plus long. Deux médecins généralistes assurent les consultations, a-t-on constaté sur place. «Cela fait presque une demi-heure que j’attends mon tour», dit en colère un patient accompagné par trois membres de sa famille.
«Ce sont pour la plupart les accompagnateurs des patients qui créent des situations de pression sur le personnel soignant», dit de son côté le surveillant médical, invitant des malades à se diriger vers les polycliniques en cas de consultations qui ne nécessitent pas des soins d’urgence.
Cependant, la prise en charge sanitaire au niveau des salles de soins et polycliniques pose problème. Les structures de proximité étant dépourvues de médecins spécialistes et d’équipements, notamment de radiologie, les malades préfèrent se diriger vers le service des urgences de l’hôpital du chef-lieu de wilaya.
La même situation est vécue par le personnel soignant des hôpitaux de Lakhdaria, Sour El Ghozlane, Aïn Bessem et M’Chedallah. Les transferts des patients depuis ces unités vers l’hôpital de Bouira sont fréquents, a-t-on précisé. La solution réside dans la dotation des polycliniques en personnel qualifié, mais surtout en équipements médical adéquat.
La mise en place de postes de garde destinés à la prise en charge des urgences dans le but de faire baisser la pression sur l’EPH Mohamed Boudiaf demeure au stade de projet. Pourtant, des espaces ouverts au niveau des polycliniques peuvent servir comme service de garde.
Dans la wilaya de Bouira, la quasi-totalité des soins proposés au niveau des établissements publics de santé de proximité (EPSP) se limite à des consultations de base. Le patient admis pour une consultation au niveau des centres et unités de soins ne bénéficie pas d’accès à l’imagerie de l’hôpital.
C’est au médecin traitant de l’EPH avec tout un système numérisé qui a le droit d’orienter le patient pour d’autres soins, a-t-on expliqué de source hospitalière. «Il est temps d’équiper les EPSP de moyens humains et matériels pouvant faciliter l’accès aux soins. L’ouverture la nuit des polycliniques, notamment celle du centre-ville de Bouira, était destinée à désengorger les urgences de l’EPH.
Le marasme dans lequel se trouvent de nombreuses structures de santé de la wilaya est persistant. Aux difficultés d’hospitalisation, s’ajoutent l’augmentation des temps d’attente causant des tensions dans les services. Des dépassements surviennent parfois, en dépit de la mobilisation du personnel soignant à garantir le meilleur niveau de prise en charge des malades.»