Entre sécurité et civisme

07/08/2024 mis à jour: 08:33
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La chute d’un conteneur sur un bus est un événement surprenant sur des routes où les risques d’accidents sont déjà assez nombreux. Un phénomène qui laisse perplexe les spécialistes de la sécurité routière et de la construction automobile qui ont déployé toute leur ingéniosité pour développer le dispositif des airbags, l’assistance au freinage ou la détection des obstacles sur l’axe de la circulation. 

Les causes d’un tel accident, où un conteneur se détache de la remorque pour heurter un véhicule léger ou de transport collectif, doivent être identifiées et des mesures strictes engagées pour enrayer ces débordements inattendus et dramatiques. Onze personnes, dont sept enfants, ont été blessées, hier, dans ces circonstances à Boumerdès. Le bus, en provenance de la wilaya d'Oum El Bouaghi, transportait des jeunes scouts, dans le cadre d’un voyage organisé.

 Entre vitesse excessive et manœuvre dangereuse, la responsabilité des chauffeurs des camions poids lourds est souvent engagée en cas de sinistre. Celle des sociétés opérant dans le secteur est également citée, vu qu’elles sont tenues de respecter les conditions de sécurité, comme celle de veiller à «bien arrimer et stabiliser les marchandises à l’intérieur du conteneur pour éviter les mouvements durant le transport». 

Si le facteur humain est toujours mis en cause ainsi que la propension du chauffeur ordinaire à dépasser la vitesse autorisée, on évoque rarement la hantise ou les frayeurs de ce dernier à suivre ou à longer les semi-remorques dont il ignore tout des conditions de sécurité observées avant d’engager sur les routes des engins à vocation ferroviaire. 

Des risques de chutes de marchandises massives sur les côtés aux obstacles mortels des camions à très faible vitesse ou à l’arrêt, le conducteur du véhicule léger est contraint de relever son niveau de vigilance jusqu’à frôler le stress dont l’une des conséquences est de l’amener à commettre lui-même des manœuvres dangereuses, à l’exemple d’un dépassement sans condition de visibilité optimale, en raison précisément de l’omniprésence de ces murailles de fer. Afin de réduire ces situations hautement accidentogènes, la solution est bien entendu d’opérer, à terme, un véritable transbordement de l’essentiel de ces transports de marchandises vers le réseau ferroviaire. 

Dans les pays où le chemin de fer est autrement plus développé, une prime est octroyée aux sociétés recourant à ce moyen de transport, même si le souci premier sous ces latitudes est la protection de l’environnement. Leur expérience dans la sécurité routière peut également inspirer notamment dans la pose d’équipements obligatoires pour contrôler le rythme de circulation et le temps de repos des conducteurs de camions.

S’agissant de l’option ferroviaire, c’est l’extension du réseau qui se pose et qui devra passer sans trop de délais des études à la réalisation, en affectant des programmes de développement dans toutes les régions connaissant des difficultés structurelles dans les transports. Pour réduire le niveau de dangerosité sur les routes, la formation et le réapprentissage des règles de conduite sont des questions lancinantes. 

Les nouvelles mesures annoncées récemment dans ce registre sont essentiellement axées sur un dispositif de collecte de données et un système numérisé pour suivre le parcours des candidats à l’obtention du permis de conduire. Si les accidents de la circulation sont liés au facteur humain, les mesures pour les prévenir devront l’être également. Au-delà de l’exigence de formation, la problématique est également culturelle, vu qu’elle implique le civisme et le respect d’autrui et de la loi. 

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