Le château classé au patrimoine de l’Unesco, longtemps disputé par les rebelles et les forces de Bachar el-Assad, a subi d’importants dégâts. Avec la chute du régime, son directeur espère maintenant récolter les fonds nécessaires pour le restaurer.
Perchée sur une colline stratégique, la forteresse du Krak des Chevaliers, un trésor du patrimoine syrien, porte les stigmates d'une guerre qui a failli la réduire à l'état de ruines. Construite au XIIe siècle par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, cette forteresse catholique militaire est réputée pour son état de conservation exceptionnel. Cependant, le château, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, a subi d'importants dommages lors de la guerre civile déclenchée en 2011.
Situé dans la région centrale de Homs, le Krak des Chevaliers a été le théâtre de violents affrontements. Sa position stratégique, permettant d'accueillir une garnison de 2 000 hommes, en a fait un enjeu majeur entre les forces de l’ancien président Bachar el-Assad et les rebelles. Finalement reconquise en 2014 par les forces gouvernementales, la forteresse avait souffert, notamment au niveau de son église et de la Grande Salle, connue pour ses voûtes gothiques et ses colonnettes.
Après la chute de Bachar el-Assad et la prise de Damas par une coalition armée dirigée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’espoir renaît pour ce joyau architectural. Hazem Hanna, directeur du château, exprime sa volonté de poursuivre les travaux de restauration interrompus par la pandémie de Covid. « Nous espérons recevoir les ressources nécessaires pour restaurer ce qui a été endommagé », déclare-t-il.
Les combats et les restrictions sanitaires ont entraîné une baisse de fréquentation du site, rouvert en 2018 après une période de fermeture. En 2013, l'Unesco avait inscrit le Krak des Chevaliers, ainsi que d'autres monuments emblématiques tels que Palmyre et la vieille ville d'Alep, sur sa liste du patrimoine en péril. La restauration de ce site, symbole d'un passé riche et d'une histoire mouvementée, dépend désormais de la volonté des nouvelles autorités syriennes de préserver leur patrimoine.