Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a mis en avant la reconnaissance internationale dont bénéficient les huiles synthétiques algériennes, en précisant qu’elles ont obtenu plusieurs homologations de grandes marques automobiles.
Par M.-F. Gaïdi
L a 32e édition de la Foire de la production algérienne (FPA), qui s’est ouverte jeudi dernier au Palais des expositions des Pins Maritimes à Alger, a été marquée par une visite remarquée du ministre du Commerce au stand Petrobaraka, l’un des plus grands producteurs nationaux des lubrifiants moteurs. Ce passage a permis de souligner les avancées de la production nationale et les efforts déployés pour réduire la dépendance aux importations. Lors de cette visite, le ministre a affirmé : «Nous avons arrêté d’importer les lubrifiants puisqu’ils sont désormais produits en Algérie.
C’est une décision stratégique du président Abdelmadjid Tebboune. Cela permet de protéger les postes d’emploi locaux et de réduire significativement une facture d’importation qui s’élevait à 69 millions de dollars». Le ministre a également mis en avant la reconnaissance internationale dont bénéficient les huiles synthétiques algériennes, en précisant : «Nous avons obtenu plusieurs homologations de grandes marques automobiles telles que Mercedes et Volkswagen.
Ces collaborations sont une preuve de la qualité et de la compétitivité de nos produits sur le marché international». La discussion a pris une tournure inattendue lorsqu’un des représentants de Petrobaraka a évoqué les projets en cours visant à produire des huiles synthétiques pour moteurs de bateaux en Algérie. Face à cette annonce, le ministre a réagi avec enthousiasme : «C’est une initiative ambitieuse qui reflète notre potentiel. L’année dernière, une campagne de dénigrement contre nos produits ‘Made in Algeria’ a tenté de nous complexer, mais elle a été rapidement étouffée. Aujourd’hui, de grandes marques internationales viennent directement en Algérie pour collaborer avec nos entreprises locales».
Il a également souligné d’autres succès de la production nationale, notamment la forte demande étrangère pour les pneus fabriqués en Algérie, affirmant que ces exemples illustrent la montée en puissance de l’industrie locale. Contacté, le directeur commercial de Petrobaraka confirme. «Nous sommes actuellement en plein collaboration avec la firme Siemens pour la production des huiles synthétiques pour les bateaux, pour les transformateurs de Sonelgaz et même pour des pompes spéciales utilisées par Sonatrach», a-t-il révélé à El Watan Auto. Par ailleurs, le ministre a rappelé l’objectif principal de sa visite : «Nous sommes venus ici pour encourager».
Ce message reflète la volonté des autorités de soutenir la production nationale, de valoriser les produits algériens sur les marchés locaux et internationaux, et de renforcer la confiance en l’industrie nationale.
Dix nouvelles usines
Il faut dire que l’Algérie s’apprête à franchir un pas décisif dans le domaine de la production nationale de lubrifiants et huiles moteurs. Dix nouvelles usines implantées dans les wilayas de Skikda, Batna, Alger, Oran, et d’autres régions stratégiques, entreront en production début 2025. Cette annonce, faite par le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, lors de sa visite à Biskra, marque une avancée vers l’indépendance économique et la réduction des importations dans ce secteur-clé. «Les propriétaires de ces unités sont d’anciens importateurs reconvertis en producteurs grâce aux avantages octroyés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Cette transformation représente une avancée significative pour l’industrie nationale», a précisé une source proche du ministère de l’Energie. Lors de sa visite, le ministre Arkab a découvert l’une des usines phares de Petrobaraka, située à Biskra. Cette installation ultramoderne, s’étendant sur plus de 50 000 m², comprend un entrepôt dédié au mélange et au remplissage des huiles, ainsi qu’à la préparation des graisses.
Un entrepôt supplémentaire de 14 000 m² est réservé au stockage des produits finis destinés à la commercialisation. Avec une capacité de production de 60 000 tonnes par an, cette unité vise non seulement à répondre aux besoins locaux, mais aussi à conquérir les marchés africains et arabes. Petrobaraka se positionne également comme un pionnier dans la distribution de produits pétroliers, GPL/C, huiles industrielles et graisses, tout en proposant des services d’entretien automobile et d’installation de kits GPL/C.
2100 postes de travail
Ce projet représente un investissement majeur, avec la création de 900 emplois directs et 1200 indirects, offrant une impulsion notable à l’économie locale et nationale. Petrobaraka a également mis en place un réseau de distribution couvrant les 58 wilayas, permettant de fournir des produits répondant aux normes des constructeurs automobiles, y compris des huiles adaptées aux véhicules de luxe. Un représentant de l’entreprise a souligné : «Les gammes de lubrifiants, comme les 0w20 et 0w30, autrefois indisponibles sur le marché national, sont désormais accessibles à travers l’ensemble du pays.»
Petrobaraka s’efforce de suivre les évolutions technologiques en développant des lubrifiants adaptés aux motorisations modernes. L’entreprise investit dans un laboratoire doté des dernières technologies pour garantir une qualité irréprochable, certifiée ISO. En parallèle, elle s’engage dans le recyclage des huiles usagées, un secteur prometteur avec un potentiel de 135 000 tonnes par an. «Le recyclage est une opportunité pour atteindre l’autosuffisance, créer des emplois durables et protéger l’environnement», a déclaré un cadre de l’entreprise, en accord avec les initiatives de développement durable prônées par le gouvernement.
Ces efforts illustrent la volonté de l’Algérie de se positionner comme un acteur majeur dans le secteur des lubrifiants. En renforçant les contrôles de qualité pour prévenir la contrefaçon et en valorisant les produits locaux, le pays s’aligne sur les directives du président Abdelmadjid Tebboune visant à bâtir une économie résiliente et compétitive.