Le geste de Vladimir Poutine embrassant un Coran en Tchétchénie a suscité des réactions variées, mais il s'inscrit dans le contexte politique complexe de la Russie.
En visite en Tchétchénie le 20 août, Poutine a été filmé en train de s'incliner et de poser ses lèvres sur un Coran doré, une action largement diffusée sur le canal Telegram de Ramzan Kadyrov, le dirigeant tchétchène et fidèle allié de Poutine.
Bien que surprenant à première vue, ce geste n'est pas isolé. En Russie, l'orthodoxie est majoritaire, mais la diversité religieuse est notable, avec environ 25 millions de musulmans représentant 15% de la population. En Tchétchénie, ce pourcentage grimpe à 96%, où la population est presque entièrement musulmane sunnite.
Ce geste peut être interprété comme une tentative de maintenir la stabilité et la paix dans une région historiquement marquée par des conflits, notamment les guerres tchétchènes des années 1990 et 2000. Depuis lors, Poutine a cherché à renforcer l'intégration de la Tchétchénie au sein de la Fédération de Russie tout en s'appuyant sur des dirigeants locaux, comme Kadyrov, pour maintenir l'ordre et promouvoir l'islam dans une optique nationaliste pro-russe. Cette stratégie de conciliation entre les identités orthodoxes et musulmanes vise à renforcer son image de leader unificateur au sein d'un pays multiculturel et multiconfessionnel.