Ce sont des centaines d’implants médicaux qui auraient été prélevés sur des cadavres afin d’être réutilisés sur des patients vivants, en dehors de tout cadre légal et sanitaire. En Roumanie, une enquête pénale a été ouverte pour démanteler ce réseau de trafic d’implants, auquel cinq médecins sont soupçonnés d’avoir participé. L’un d’entre eux, qui travaille dans un hôpital de Iași, la deuxième ville de la Roumanie, au nord-est du pays, a été placé en détention dans l’attente des résultats de l’enquête sur les accusations d’abus de pouvoir et de versement de pots-de-vin. D’après les procureurs, ce médecin en supervisait quatre autres qui lui remettaient des implants cardiaques (de type pacemaker et défibrillateur), prélevés sur des patients décédés, sans accord préalable de ces derniers ni de leur famille.
238 opérations impliquant ce type d’implants illégaux auraient été réalisées par ces professionnels de santé depuis 2017. De provenance parfois inconnue, transférés d’une personne à l’autre au mépris de toute procédure médicale rigoureuse, ces implants étaient de nature à exposer les receveurs à de graves complications, voire à les mettre en danger de mort. «Une grande partie des implants recommandés par le médecin (…) n’étaient pas nécessaires et étaient motivés par de faux diagnostics ou par des médicaments prescrits précédemment qui déclencheraient des symptômes spécifiques», ont indiqué les procureurs dans un communiqué.
Le système de santé roumain, qui compte parmi les moins développés de l’Union européenne, est connu pour être miné par la corruption. Le coût des soins de santé en Roumanie représentait en 2021 5,9% du PIB, soit l’un des taux les plus bas de l’Union européenne, dont la moyenne est à 10,9%.