En représailles à la vente d’armes à Taïwan : La Chine sanctionne deux entreprises américaines

16/09/2023 mis à jour: 06:29
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Photo : D. R.

Ces derniers mois, Pékin et Washington ont renoué le dialogue avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken en juin. Mais Taïwan demeure une pierre d’achoppement entre les deux puissances.

La Chine a annoncé, hier, placer sous sanctions les géants américains de l’industrie de la défense Lockheed Martin et Northrop Grumman, pour leur rôle dans l’approvisionnement en armes de Taïwan, territoire insulaire revendiqué par Pékin, rapporte l’AFP.

Les Etats-Unis ont annoncé, le mois dernier, avoir autorisé la vente à Taïwan d’équipements de détection pour les avions de combat de l’île, qui vit sous la menace d’une invasion par la Chine. Si Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à Taïwan, dans le but affiché de dissuader la Chine de toute velléité expansionniste.

«Malgré la ferme opposition de la Chine, le gouvernement américain s’obstine à fournir des armes à Taïwan», a fustigé une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning. «Cela porte gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine en matière de sécurité», a-t-elle ajouté lors d’un point presse régulier. En conséquence, la Chine a décidé de sanctionner Lockheed Martin et Northrop Grumman. La porte-parole n’a pas précisé en quoi consistent les mesures prises par Pékin contre ces groupes. Les Etats-Unis imposent à leurs fabricants d’armes un embargo sur les ventes d’équipements militaires à la Chine. Une mesure prise après les manifestations de Tiananmen, à Pékin, en 1989.

Lockheed Martin détient le fabricant d’hélicoptères Sikorsky, présent depuis les années 1980 en Chine, où il possède une co-entreprise avec un partenaire local. Ces sanctions sont décidées en représailles à une vente d’armes à Taïwan autorisée le 24 août par les Etats-Unis, a indiqué Mao Ning.  La question taïwanaise est ultra sensible en Chine. Pékin revendique l’île de 23 millions d’habitants dirigée, depuis 1949, par un régime rival proche des Etats-Unis.

Cette vente concerne des systèmes de détection infrarouge pour F-16 afin que Taïwan «conserve une capacité de défense crédible», selon le département d’Etat américain. Ces systèmes, destinés à améliorer la capacité des aéronefs à détecter les menaces aériennes, sont construits par l’Américain Lockheed Martin, déjà sanctionné par la Chine dans le passé. «L’aide et les ventes militaires américaines à Taïwan ne font que nourrir le complexe militaro-industriel américain, tout en nuisant à la sécurité et au bien-être des compatriotes taïwanais», a alors commenté le ministère chinois de la Défense.

Ces derniers mois, Pékin et Washington ont renoué le dialogue avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken en juin dernier. Mais Taïwan demeure une pierre d’achoppement, les autorités chinoises multipliant les mises en garde contre toute décision des Etats-Unis perçue comme un soutien à une indépendance formelle de l’île. En un peu plus d’un an, Pékin a ainsi procédé, à trois reprises, à d’importants exercices militaires, en réponse  aux visites de dirigeants taïwanais aux Etats-Unis ou américains à Taïwan. 


 


 


 


 

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