En prévision d’un embrasement au moyen-orient : Les Etats-Unis renforcent leur dispositif militaire dans la région

04/08/2024 mis à jour: 09:08
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Les craintes d'un embrasement se sont multipliées hier au Moyen-Orient, où l'Iran et ses alliés multiplient les menaces contre Israël après la mort du chef du Hamas palestinien et du commandant du Hezbollah libanais, et où les Etats-Unis renforcent leur dispositif militaire, rapporte l’AFP. 

Au vu de «la possibilité d'une escalade régionale par l'Iran et ses partenaires», les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont annoncé «modifier (leur) dispositif militaire» pour «améliorer la protection des forces armées des Etats-Unis» et «doper le soutien à la défense d'Israël et faire en sorte que les Etats-Unis soient préparés à diverses éventualités», a annoncé vendredi dans un communiqué une porte-parole du Pentagone.

Le ministère américain de la Défense s'est inquiété de «la possibilité d'une escalade régionale par l'Iran et ses partenaires». Dans le détail, le ministre de la Défense, Lloyd Austin, «a ordonné que le porte-avions USS Abraham-Lincoln remplace le porte-avions Theodore-Roosevelt actuellement déployé» dans la région. Il a également «donné l'ordre (d'envoyer) des croiseurs et contre-torpilleurs supplémentaires, porteurs de missiles balistiques de défense» ainsi que le «déploiement d'un escadron supplémentaire d'avions de combat». 

«Comme nous l'avons démontré en octobre et en avril, le système de défense mondial des Etats-Unis est dynamique et le ministère de la Défense conserve une capacité de déploiement rapide pour répondre aux menaces contre la sécurité nationale qui ne cessent d'évoluer», a observé le Pentagone. Hier, l'ambassade des Etats-Unis a exhorté ses ressortissants à quitter le Liban en prenant «n'importe quel billet d'avion disponible».
L'Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de l'assassinat mercredi du chef du mouvement islamiste palestinien Ismaïl Haniyeh, dans sa résidence à Téhéran, survenu quelques heures après une frappe revendiquée par l'armée israélienne qui a coûté la vie au chef militaire du mouvement libanais Fouad Chokr, mardi soir près de Beyrouth.


Israël n'a pas commenté l'assassinat de Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur le sol israélien, qui a déclenché une riposte dévastatrice de l'armée israélienne dans la bande de Ghaza.
La guerre à Ghaza a entraîné l'ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les Houthis qui forment, avec le Hamas et des groupes irakiens, ce que l'Iran appelle «l'axe de la résistance» face à Israël.

Les attaques contre Haniyeh et Chokr et les menaces de riposte ont alimenté davantage les inquiétudes d'une guerre à grande échelle. Hier, la représentation de l'Iran auprès de l'ONU a dit s'attendre à ce que le Hezbollah frappe des zones situées en «profondeur» du territoire israélien, et «ne se limite pas aux cibles militaires».
 

Inquiétude

Selon les Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique, Ismaïl Haniyeh a été tué par un «projectile de courte portée» tiré sur le bâtiment où il se trouvait après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du président iranien. «Le régime (...) sioniste recevra certainement la réponse à ce crime au moment et au lieu appropriés», ont-ils averti. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a menacé Israël d'un «châtiment sévère», le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avertissant d'une «riposte inéluctable». Tel-Aviv et Haïfa «font partie des cibles», selon le quotidien ultraconservateur iranien Kayhan, qui prédit «de douloureuses pertes humaines». 
Selon une source du Hezbollah, l'Iran et ses alliés envisagent deux scénarios, «une riposte simultanée» ou «une réponse de chaque partie». 
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a affirmé que son pays Israël est à un «niveau très élevé» de préparation pour n'importe quel scénario, «tant défensif qu'offensif». 

En attendant la «riposte sévère», le cycle de violences se poursuit à la frontière israélo-libanaise. Le Hezbollah a annoncé hier la mort d'un combattant tué, selon une source de sécurité, par un «drone israélien» dans le sud du Liban, et revendiqué deux attaques contre des positions israéliennes près de la frontière. Signe de l'inquiétude qui monte, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec l'aéroport de Beyrouth, dont l'allemande Lufthansa jusqu'au 5 août. 

Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu'à au moins mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations à partir de demain. La Suède a annoncé la fermeture de son ambassade à Beyrouth et conseillé à ses ressortissants de quitter le pays.

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