Les agents de la fourrière canine n’interviennent plus en milieu urbain pour lutter contre le phénomène.
Dans certaines localités de la capitale, les chiens errants prolifèrent de manière inquiétante, et ce, en l’absence d’opérations devant juguler leur propagation. Des habitants de quartiers foisonnant de ces canidés en liberté affirment avoir pris attache avec les autorités locales et la fourrière canine afin de mettre un terme à cette multiplication sans contrôle.
Cependant, rien n’a été fait. A Bab Ezzouar, le quartier des affaires foisonne de chiens errants qui s’attaquent aux passants. Cette situation oblige nombre de femmes qui travaillent dans cette zone à se faire accompagner par des agents de sécurité pour pouvoir se rendre à la gare ferroviaire ou encore aux différentes aires de stationnement.
Néanmoins, en dépit de la vigilance dont font preuve les travailleurs de cette zone, certains d’entre eux ont été mordus par ces chiens qui sillonnent à longueur de journée l’endroit. «Il ne se passe pas un jour sans que l’on dénombre un cas de morsure», déplore un agent de sécurité, et de préciser : «Le nombre de chiens vivant en liberté dans la zone d’activités de Bab Ezzouar est effarant. Moi-même j’en ai compté une cinquantaine.»
La multiplication des cas de morsure a contraint les travailleurs qui fréquentent la zone à prendre attache avec les autorités locales pour lutter contre cette prolifération anarchique de chiens, en vain. «Nous avons adressé une lettre à l’APC de Bab Ezzouar afin qu’elle intervienne pour capturer ces chiens errants et assainir la zone d’activités.
Mais nous n’avons reçu aucune réponse. Les chiens continuent de s’attaquer aux passants, avec tout ce que cela comporte comme risques de maladie, telle que la rage», déplore-t-il et de conclure : «Nous lançons un appel aux autorités locales afin qu’elles interviennent pour régler ce problème qui dure depuis des mois.»
A El Qaria, dans la commune de Aïn Taya, les chiens errants envahissent les moindres recoins de la localité. Ils s’attaquent souvent aux élèves qui se rendent aux deux principales écoles primaires que compte le quartier. D’après des habitants d’El Qaria, des drames ont été évités de justesse. «Des passants ont sauvé des élèves qui se sont fait attaquer par ces chiens. D’autres ont été malheureusement mordus», témoigne un gardien d’école.
Selon certains habitants, un enfant a été grièvement blessé l’année dernière. «L’enfant, qui jouait sur un monticule de sable, a été surpris par un chien enragé. Ce dernier s’est attaqué à lui en le mordant dans plusieurs endroits du corps. Le chien aurait pu tuer le petit enfant n’était l’intervention des travailleurs d’un chantier qui se sont empressés d’extirper l’enfant des griffes de l’animal», raconte un habitant d’El Qaria.
A Bordj El Bahri, les habitants du quartier El Qaïda se sont organisés pour lutter contre les chiens errants, et ce, par leurs propres moyens. «La fourrière canine ne fait pas son travail. Alors nous avons décidé de chasser ces chiens pour en réduire le nombre, car il y va de la vie de nos enfants», disent-ils.