Par Kamel Benelkadi, M. Abdelkrim et Madjid Makedhi
Le Front des forces socialistes (FFS) se présente à l'élection présidentielle 2024 avec un programme électoral intitulé «Vision». Lors de ses échanges avec les citoyens à l’occasion de ses rencontres de proximité, le candidat du parti, Aouchiche Youcef, a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les conditions de vie des Algériens, en s’appuyant sur des politiques qui favorisent l’égalité des chances et le développement durable.
Le programme consacre «l’Etat social démocratique conformément à la Déclaration du 1er Novembre 1954 et l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens». Ainsi, le pouvoir d’achat est le point nodal du programme du FFS. Conscient des difficultés économiques que traverse la population, il met en avant des mesures concrètes pour améliorer le niveau de vie des Algériens.
Cela inclut la lutte contre l’inflation, la révision des salaires, et l’augmentation des allocations sociales. Selon Aouchiche, restaurer le pouvoir d’achat est essentiel pour garantir la «dignité des citoyens» et relancer l’économie nationale. Le candidat a affirmé vouloir «redonner espoir aux Algériens».
Au volet social, le programme du FFS «repose sur le renforcement du pouvoir d’achat en pleine dégringolade, notamment à travers l’augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) de 20 000 DA à 40 000 DA, la suppression de l’impôt sur le revenu global (IRG) pour les salaires de moins de 50 000 DA et le plafonnement du prix des produits alimentaires de première nécessité».
Tous ces mécanismes d’amélioration sociale ne doivent pas cependant être rattrapés par l’inflation et la revalorisation devrait suivre le rythme de la croissance. Il a été noté que «les politiques d’emploi, historiquement centralisées et uniformes, ont montré leurs limites face à la diversité économique, géographique et sociale des régions. Une nouvelle approche sur l’emploi est requise».
Sur le plan économique, le programme ambitionne de sortir de la politique de la rente, à travers la diversification de l’économie, et des engagements à prendre des mesures pour garantir la souveraineté alimentaire par la planification de l’agriculture et de passer des petites exploitations agricoles aux coopératives qui permettent un meilleur accès au financement bancaire.
Il s’agit d’investir sur une industrie capitalistique, organiser des états généraux pour déterminer la stratégie industrielle et adapter le mode organisationnel des EPE aux exigences de rentabilité et de compétitivité en les dotant de moyens adéquats.
Le programme instaure «un revenu minimum égal à 50% du salaire minimum national garanti pour tous, et à réévaluer les allocations familiales à 3000 DA par enfant, tout en activant le droit à la retraite anticipée, dans un délai n’excédant pas les trois mois qui suivent l’accès à la présidence de la République». Il est aussi question «d’augmenter la bourse de l’étudiant à 20 000 DA par mois».
Le programme adopté a pour objectif, par ricochet, «le soutien des couches moyennes qui tendent à disparaître». Le programme électoral veut «s’adresser à toutes les catégories sociales» en essayant «d’apporter des réponses concrètes, attendues par les Algériens face aux problèmes qu’ils rencontrent dans leur quotidien». Le FFS a confectionné un programme de 50 pages très détaillé avec un diagnostic chiffré, accompagné par une mise en perspective et des mesures concrètes. K. B.
Stimuler la création d’emplois en poursuivant les efforts de déblocage des projets d’investissement en cours, réduire le taux d’inflation, augmenter les salaires, renforcer le pouvoir d’achat des citoyens… Tels sont, entre autres, les engagements pris par le candidat à l’élection présidentielle du 7 septembre, Abdelmadjid Tebboune, depuis le lancement de la campagne électorale le 15 août dernier.
Le Président sortant a, lors de ses interventions publiques, privilégié un discours centré sur l’amélioration de la performance économique du pays et la relance des projets d’investissements générateurs d’emplois. «Si je suis réélu, mon prochain mandat sera économique par excellence», a-t-il déclaré, dimanche dernier à Constantine, d’où il a entamé sa campagne, exposant les grandes lignes de son programme électoral.
La poursuite des efforts visant à débloquer les projets d’investissement en cours constitue, selon lui, le levier principal par lequel il compte créer l’emploi.
S’agissant du logement, il projette de lancer la construction de 2 millions d’unités. Lors de l’émission «Expression directe», diffusée dans le cadre du premier jour de la campagne électorale, le candidat Abdelmadjid Tebboune avait rappelé «les réalisations accomplies dans les volets économique et financier», promettant de garder la même cadence, si les électeurs renouvellent, le 7 septembre, leur confiance en lui.
Durant la semaine écoulée, son directeur de campagne, Brahim Merad, a souligné que les 800 projets d’investissement enregistrés actuellement devront contribuer à la relance économique du pays, en application de la vision du candidat pour «augmenter les exportations à 15 milliards de dollars à l’horizon 2025».
Evoquant le taux d’inflation, le candidat Tebboune a, à partir de Constantine, affirmé que celui-ci est «passé de 11% à 6%». Il a, en ce sens, promis de poursuivre l’effort de réduction du taux d’inflation, à même de renforcer «la politique d’augmentation progressive de la valeur de la monnaie nationale».
Lors d’une entrevue avec les représentants des médias nationaux, en mars dernier, le Président sortant avait souligné l’impératif «de réduire le taux d’inflation, qui oscille actuellement entre 7% et 8%, à 4% au maximum». «La lutte contre l’inflation figure parmi les axes auxquels s'attelle l’Etat pour augmenter le pouvoir d’achat des citoyens», avait-il indiqué.
S’adressant aux travailleurs et aux retraités, il s’est également engagé à améliorer le pouvoir d’achat du citoyen à travers la réduction de l’Impôt sur le revenu global ( IRG) et l’augmentation des salaires pour atteindre 100% d’ici 2027 ainsi que la revalorisation des pensions de retraite.
Ce qu’il y a lieu de retenir des déclarations du candidat Tebboune, s’agissant précisément des augmentations de salaires, c’est que celles-ci se concrétiseront en fonction de l’évolution des performances économiques du pays. «Après avoir augmenté les salaires de 47%, l’Etat complétera les 53% restants pour atteindre une augmentation totale de 100% d’ici à 2026/2027», avait-il, déjà, annoncé en mars. M. A.
Le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain, Abdelaali Hassani Cherif, promet «de lutter contre le chômage». A partir de Médéa où il a animé, jeudi dernier, un meeting populaire, l’orateur s’est étalé longuement sur le volet social de son programme, intitulé «Forsa» (opportunité). «On m’a accusé de vouloir supprimer l’allocation chômage.
C’est faux. Mon projet vise à garantir des postes d’emploi aux jeunes pour qu’ils puissent se prendre en charge et sauvegarder leur dignité. Mon projet tend à prendre en charge la femme au foyer. Mon projet tend à intégrer la femme dans le circuit économique», lance-t-il en réponse à ses détracteurs.
Sur sa lancée, le chef du parti islamiste s’engage aussi à «solutionner les problèmes de la Caisse nationale des retraites (CNR) et à soutenir toutes les caisses de la sécurité sociale». «J’ai rencontré, lors de mes sorties dans le cadre de cette campagne, différentes couches de la société qui m’ont fait part de leurs doléances. Notre programme est une opportunité pour tous les Algériens», estime-t-il.
Toujours devant ses partisans dans cette localité, Hassani Cherif plaide pour «le respect des libertés réduites à néant ces dernières années». Après Médéa, le candidat rebrousse chemin pour revenir sur Blida, wilaya où son parti dispose d’un réservoir électoral. Animant également un meeting devant ses partisans et en présence des membres de la famille du fondateur du MSP, Mahfoud Nahnah, il affirme que «sa participation à cette échéance électorale était motivée par sa loyauté à la patrie et sa volonté de la servir».
Pour lui, le MSP, sa formation politique, «est une école du juste milieu et de la modération». Poursuivant, le candidat appelle à «mobiliser tout un chacun pour assurer la réussite de cette échéance importante et cruciale, qui intervient alors que l’Algérie est ciblée par des lobbies». «L’Algérie a besoin d’un partenariat politique reposant sur la fraternité et la concurrence loyale loin de la marginalisation et de l’exclusion», estime-t-il. Expliquant à son auditoire les axes de son programme électoral, le candidat du MSP précise également qu’il compte «faire de l’Algérie un pays leader».
Après avoir mis en avant «les atouts de la wilaya dans les domaines agricole, touristique et industriel», Hassani Cherif promet aussi, en cas de victoire à la présidentielle, de «faire de Blida un pôle économique majeur à travers la promotion de projets créateurs d’emplois pour les jeunes, la levée des entraves à l’investissement et la création de l’infrastructure nécessaire».
Hassani Cherif fait aussi un clin d’œil aux investisseurs et industriels basés à Blida qu’il qualifie «des plus productifs qui contribuent fortement au PIB du pays». Et d’ajouter que son programme économique «tend à réaliser la justice sociale et l’égalité des chances et repose sur la liberté d’investir et le libre-échange dans le cadre des règles garantissant la préservation de la stabilité du pays». M. M.