Emirats arabes unis : 84 détenus jugés à nouveau pour terrorisme

07/01/2024 mis à jour: 18:19
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Quatre-vingt-quatre personnes doivent être jugées aux Emirats arabes unis pour «liens avec le terrorisme», dont la plupart sont en détention après avoir été condamnées dans une autre affaire il y a une dizaine d'années, a annoncé hier l'agence de presse officielle émiratie, relayée par l’AFP.  

Parmi ces accusés, «la plupart sont membres de l'organisation terroriste des Frères musulmans» aux Emirats, et seront jugés devant la Cour de sûreté de  l'Etat «pour avoir créé une autre organisation clandestine dans le but de commettre des actes de violence et de terrorisme sur le sol émirati» , a affirmé WAM.  Ils «avaient dissimulé ce crime et ses preuves avant d'être arrêtés et jugés dans l'affaire n°17 de 2013», a-t-elle ajouté en précisant qu'une  nouvelle enquête a permis de recueillir un «ensemble de preuves convaincantes».  

A l'époque, 69 opposants émiratis, parmi lesquels des militants, avocats, étudiants et enseignants, avaient été condamnés pour liens avec les Frères musulmans, considérés par ce pays du Golfe comme étant un «groupe terroriste», à l'issue d'un procès très critiqué par les défenseurs des droits humains.  Alors que beaucoup d'entre eux ont purgé ou sont sur le point de purger leurs peines, ils font l'objet de nouvelles poursuites pour avoir créé «un groupe de plaidoyer indépendant en 2010», a dénoncé en décembre l'organisation Human Right Watch (HRW). 

Selon cette organisation, d'autres dissidents emprisonnés sont concernés, notamment l'opposant et défenseur des droits humains Ahmed Mansour, condamné en 2018 à dix ans de prison pour avoir critiqué le pouvoir et terni l'image de son pays sur les réseaux sociaux. «Le fait de porter de nouvelles accusations sur la base d'une action  pacifique menée il y a plus de dix ans n'est qu'un prétexte éhonté pour maintenir ces hommes derrière les barreaux», a estimé le directeur adjoint de l'organisation pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Michael Page, dans un communiqué. Les autorités ont affirmé hier qu'une «enquête approfondie» a été menée durant six mois, et qu'un avocat a été assigné aux accusés qui ne se sont pas représentés. 

La Cour de sûreté de l'Etat a «commencé à entendre des témoins et les procédures pour le procès public sont toujours en cours», ont-elles précisé.  

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