Elections législatives en Afrique du Sud : L’ANC tente de mobiliser les indécis

26/05/2024 mis à jour: 00:13
AFP
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Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors d’un meeting au stade de Johannesburg

Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud depuis trente ans mais fragilisé en amont des législatives mercredi, a tenté de rallier hier les indécis, en insistant une nouvelle fois sur les progrès accomplis depuis la fin de l’apartheid.

 «Nous ferons davantage et nous ferons mieux», a promis le président Cyril Ramaphosa devant des dizaines de milliers de partisans au stade de Johannesburg, la capitale économique du pays, selon des propos recueillis par l’AFP.

Quelque 27,6 millions d’inscrits devront décider, selon lui, «si le pays continue d’avancer ou fait marche arrière vers son passé terrible». Il a évoqué, lors de son discours, tous les chantiers en cours et a souligné les améliorations. Il a appelé chacun à se lever tôt mercredi pour cocher la case en face du visage «d’un bel homme», le sien, et les initiales ANC, pour assurer une victoire à 70%. 

Il a répété, comme la veille lors d’une déambulation dans les rues de Soweto, qu’une victoire de l’ANC est inéluctable. Pourtant, selon les sondages, le parti au pouvoir pourrait perdre pour la première fois de son histoire sa majorité parlementaire, étant crédité entre 40 et 46% des intentions de vote. Ce qui l’obligerait à forger des alliances pour se maintenir au pouvoir; c’est le Parlement fraîchement élu qui désignera le prochain Président en juin.

Une cinquantaine de partis sont en lice et l’opposition mettait aussi le paquet, lors de ce dernier week-end de campagne. 

Les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) se sont retrouvés samedi en rouge autour de leur leader Julius Malema à Polokwane (nord-est). Il a promis que «si la jeunesse sort voter» mercredi, «nous renverserons de gouvernement de criminels». Le parti, qui mise sur le désenchantement croissant des pauvres, plafonne à 10% d’intentions de vote. 
 

L’ombre de Zuma

L’Alliance démocratique (DA, centre), premier parti d’opposition avec 25% d’intentions de vote, tiendra son dernier grand rassemblement aujourd’hui dans la banlieue de Johannesburg. Son slogan : «Sauver l’Afrique du Sud». Dirigée par John Steenhuisen, 48 ans, le mouvement à la tête d’une coalition d’une dizaine de partis promet de «sauver» le pays et prône des réformes libérales, comme la privatisation de certaines entreprises publiques et l’assouplissement du droit du travail.  

La campagne a cependant largement été accaparée par l’ex-président Jacob Zuma, 82 ans, ancien pilier de l’ANC, dont le parti récemment créé a suscité la surprise en raflant jusqu’à 14% d’intentions de vote. Il tient son dernier meeting aujourd’hui dans la province du Mpumalanga (est), bastion traditionnel de l’ANC. Tête de liste d’un parti populiste, baptisé du nom de la branche armée de l’ANC sous l’apartheid, Umkhonto We Sizwe (MK), Zuma a été déclaré inéligible, en raison d’une condamnation en 2021.

 Mais sa photo apparaîtra toutefois sur les bulletins de vote, déjà imprimés. «Je vais me battre», a-t-il promis dans un entretien à la BBC cette semaine, dénonçant une décision judiciaire «injuste». L’inéligibilité de ce dernier ne devrait pas entamer le vote en faveur du MK, persuadé que  les gens voteront «massivement» pour «Jacob Zuma». 

L’ex-Président, poussé à la démission en 2018 après une série de scandales et encore jugé pour corruption, bénéficie d’un fervent soutien populaire, notamment dans sa province du Kwazulu-Natal (est). 

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