Les trois candidats à l’élection présidentielle du 7 septembre, Abdelmadjid Tebboune, Youcef Aouchiche et Abdelaali Hassani Cherif, ont encore devant eux quatre jours pour convaincre les électeurs, avant le silence électoral obligatoire dès mercredi prochain.
La campagne pour l’élection présidentielle du 7 septembre tire à sa fin. Il ne reste pour les trois candidats à ce scrutin et leurs soutiens que quatre jours pour convaincre. Les équipes de campagne des trois candidats redoublent d’activité pour terminer en beauté leurs périples électoraux dans les quatre coins du pays.
Depuis le début de la campagne électorale le 15 août, les candidats et leurs soutiens ont sillonné le pays à la rencontre des citoyens pour leur présenter leurs programmes et leurs visions de l’Algérie de demain.
Leurs discours ont été axés sur les questions socioéconomiques, plaçant l’amélioration des conditions de vie des Algériens de manière générale au cœur de leurs priorités. Durant cette campagne électorale, les trois candidats et leurs soutiens sont revenus sur les préoccupations des citoyens, allant de l’emploi au logement en passant par la santé et l’éducation.
Ils ont tous promis la consolidation des acquis sociaux et le renforcement du caractère social de l’Etat. Ils se sont engagés à œuvrer par tous les moyens à réduire les disparités en matière de développement, en consacrant des programmes de rattrape répondant aux attentes des populations.
Les trois candidats ont également présenté leurs plans relatifs au développement économique et à la stimulation de l’investissement productif, tout en insistant sur la création de l’emploi, au profit notamment des jeunes. D’ailleurs, la jeunesse a été l’un des thèmes centraux de cette campagne électorale. Mais pas seulement. Ils ont aussi insisté sur le caractère crucial de ce rendez-vous électoral, qui intervient dans un contexte régional et international délétère.
«Un devoir national»
Le candidat du Front des forces socialistes, Youcef Aouchiche, considère la participation à cette échéance électorale comme «un devoir national», appelant les citoyens à choisir «le programme qui défend les intérêts supérieurs du pays».
Le plus jeune candidat s’est engagé à «opérer des changements dans tous les secteurs». L’une de ses priorités est la réforme constitutionnelle pour accorder plus de pouvoirs au Parlement et réduire ceux du président de la République.
Pour M. Aouchiche, le système semi-présidentiel serait mieux adapté aux réalités du pays. Il a également promis de «renforcer la solidarité et l’entraide sociales envers les catégories vulnérables». M. Aouchiche a insisté durant sa campagne sur la nécessité de rétablir la confiance entre les institutions et le citoyen, et a énuméré plusieurs mesures contenues dans son programme électoral visant à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens, comme l’augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG).
Le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune s’est, quant à lui, engagé à poursuivre le train des réformes qu’il a engagées durant son premier mandat. Il a assuré qu’il mettra tout en œuvre pour la concrétisation des projets qu’il a promis en faveur notamment des jeunes, si le peuple lui renouvelle sa confiance.
«Le pays remis sur les rails»
Durant ses meetings électoraux, le candidat indépendant a défendu ses réalisations en affirmant qu’il a réussi à remettre le pays sur les rails. Il en veut pour preuve «les nombreux aspects positifs notables dans plusieurs domaines». Il a également souligné le fait que l’Algérie, après une longue absence, a fini par «retrouver la place qui lui sied dans le concert des nations».
Réitérant son engagement à demeurer fidèle au serment des vaillants chouhada et moudjahidine, le candidat à sa propre succession assure qu’il continuera à «défendre les peuples opprimés et les causes justes dans le monde, notamment les causes palestinienne et sahraouie, et à soutenir les pays voisins et frères, comme le Niger».
Sur le plan socioéconomique, M. Tebboune s’est engagé, entre autres, à poursuivre «l’amélioration des conditions de vie du citoyen à travers davantage d’efforts de développement au profit des différentes régions du pays». Il a également assuré qu’il continuera à soutenir les jeunes pour promouvoir leur place et contribuer à l’édification d’un pays fort et moderne.
De son côté, le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif, a promis, lui aussi, un changement de «système de gouvernance».
Soutenir l’investissement productif
Comme le candidat du FFS, M. Hassani Cherif compte changer la Loi fondamentale dans ses aspects concernant le modèle de gouvernance, pour passer d’un système présidentiel à un système parlementaire. Il s’est également engagé à réformer l’économie nationale de sorte à booster l’investissement et à créer de grands pôles industriels.
Le candidat du MSP pour la magistrature suprême a aussi promis de créer «les conditions nécessaires pour soutenir l’investissement dans tous les domaines et encourager les jeunes entrepreneurs en leur accordant les facilités et les incitations appropriées, tout en procédant à lever les entraves bureaucratiques».
Il a fait également état de «mesures législatives spécifiques» qu’il compte prendre, s’il est élu Président, pour soutenir l’investissement, l’importation et l’exportation, ainsi que la création d’une zone franche pour les échanges avec l’Afrique. Il estime que son programme représente une opportunité pour toutes les catégories sociales en ce sens qu’il vise à «concrétiser une réforme globale et profonde dans tous les domaines».
Pour M. Hassani Cherif aussi, une participation massive à la prochaine présidentielle est nécessaire. Il s’agit, selon lui, d’«une échéance décisive pour le pays». Les trois candidats auront encore jusqu’au mardi 3 septembre minuit pour convaincre les électeurs. Après, ce sera le silence électoral jusqu’au jour du vote, le samedi 7 septembre.