Election présidentielle américaine : Kamala Harris choisit le gouverneur Tim Walz comme colistier

07/08/2024 mis à jour: 07:59
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Kamala Harris a choisi hier Tim Walz comme colistier dans la course à la Maison-Blanche, selon plusieurs médias américains, relayés par l’AFP, la vice-Présidente se tournant vers un gouverneur blanc venu du «Midwest» dans sa campagne face à Donald Trump.

A seulement trois mois de l’élection, le «ticket» désormais formé par la vice-Présidente et Tim Walz a peu de temps pour se faire connaître et convaincre les électeurs. Pas franchement connu en dehors des frontières de l’Etat du Minnesota dont il est le gouverneur, ce sexagénaire a un parcours atypique, ayant été professeur de géographie et coach de football américain. Ancien militaire de la Garde nationale, il vient du monde rural, contrairement à Kamala Harris, ce qui pourrait aider cette dernière à séduire un électorat plus large parmi les indécis. Vu comme plutôt modéré, il a toutefois aussi pris des mesures étiquetées progressistes, comme la légalisation de l’usage récréatif de marijuana et le renforcement des contrôles à l’achat d’une arme à feu, tout en se revendiquant chasseur.
L’équipe de campagne de Donald Trump a immédiatement réagi et qualifié Tim Walz de «dangereux gauchiste extrémiste».
Anticipant ces attaques, l’influente élue démocrate Nancy Pelosi a déclaré hier matin sur MSNBC que définir Tim Walz «comme étant à gauche» est «surréaliste». Il est «tout à fait au centre», a-t-elle soutenu. «C’est l’honneur d’une vie», a déclaré un peu plus tard Tim Walz, promettant de «tout donner», et d’ajouter : «Cela me rappelle un peu le premier jour d’école.» 
Celui qui deviendrait le vice-président de Mme Harris, si cette dernière sera élue le 5 novembre face à Donald Trump était attendu hier pour un premier meeting en tandem à Philadelphie, en Pennsylvanie. Ils enchaîneront ensuite avec plusieurs autres Etats pivots d’ici samedi pour une tournée qui doit donner le ton de leur entente et de leur complémentarité. 


Séduire un électorat plus large

La Pennsylvanie est l’un des Etats clés ayant porté Joe Biden à la Maison-Blanche en 2020 et que les démocrates devront à nouveau conquérir en novembre. L’heureux élu doit permettre à Kamala Harris de séduire un électorat plus large que celui penchant déjà pour elle et l’aider à compenser ses points faibles. La vice-Présidente n’a eu que deux semaines pour faire son choix, alors que ce processus de sélection prend en général des mois, après le coup de tonnerre du retrait de candidature de Joe Biden le 21 juillet.


Depuis deux semaines, Kamala Harris a rattrapé le retard qu’accusait Joe Biden sur Donald Trump dans les intentions de vote et a vu s’envoler les montants récoltés pour sa campagne, marquant des débuts sans fausse note, mais dont il lui faudra réussir à maintenir la bonne dynamique durant les trois prochains mois. Le suspense sur le choix de son colistier aura duré jusqu’au bout : la liste des principaux prétendants comportait plusieurs autres hommes blancs, notamment Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie, et Mark Kelly, ancien astronaute devenu sénateur de l’Arizona. Mi-juillet, quelques jours après avoir été victime d’une tentative d’assassinat en Pennsylvanie, Donald Trump a choisi comme colistier J. D. Vance, sénateur de 40 ans de l’Ohio, un autre Etat industriel du «Midwest».


Mais ce dernier a enchaîné les polémiques, se révélant pour l’heure être davantage une épine dans le pied qu’un atout. Ces prochains jours, il doit se rendre dans certains des mêmes Etats que le duo démocrate, pour porter la parole trumpiste, qui accuse notamment Mme Harris d’être responsable de la crise migratoire. 
L’ex-président Donald Trump, qui a récemment accusé son adversaire, née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, d’être «devenue noire» par calcul politique, lui a en outre imputé lundi la responsabilité des déboires des marchés boursiers américains, qui sont au bord de la panique.

La candidate démocrate, qui fait notamment campagne sur la protection du droit à l’avortement, pointe régulièrement les outrances trumpistes et résume l’élection à une question : «Dans quel genre de pays voulons-nous vivre ? Un pays de liberté, de compassion et d’Etat de droit, ou un pays de chaos, de peur et de haine ?»
 

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