La pâte à tartiner algérienne El Mordjene, dont la popularité en France avait grimpé en flèche grâce à des vidéos virales sur TikTok et YouTube, vient de subir un coup dur avec son interdiction d'importation dans l'Union européenne. Cette décision, fondée sur le règlement n°2202/2292 de l'UE, concerne notamment les produits alimentaires contenant des dérivés de lait, et a abouti à la retenue de la dernière cargaison au port de Marseille.
Cette interdiction a suscité de vives réactions, notamment de la part de Mustapha Zebdi, président de l’Association algérienne de protection des consommateurs (Apoce), qui a dénoncé un protectionnisme déguisé. Il a affirmé que l'essor du produit aurait déclenché des mesures restrictives pour protéger les marques locales européennes, telles que Nutella, qui se voyaient confrontées à une concurrence croissante.
Zebdi soutient que les normes imposées ont été appliquées de manière opportuniste, alors qu'El Mordjene circulait sans entrave sur le marché européen avant de menacer les parts de marché des produits locaux. Cette interprétation a trouvé un écho auprès des consommateurs, particulièrement en France, où El Mordjene était devenu une alternative prisée. Les clients, frustrés par cette interdiction, ont vu les stocks s'épuiser rapidement chez les détaillants.
Cette situation met en lumière des questions cruciales sur la concurrence internationale et les politiques commerciales de l'UE. Bien que les autorités justifient la décision sur des bases sanitaires, certains y voient une tentative de protéger les marques européennes face à la montée en puissance de produits étrangers populaires.