Une conférence sur les enjeux de la cybersécurité en Algérie s’est tenue dimanche soir à Alger, en présence du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid.
Les participants à cette conférence, organisée par l’entreprise iNet (Intelligent Network), ont souligné la nécessité de faire de la cybersécurité, «une véritable ligne de défense pour protéger l’Algérie, ses institutions, son économie et ses citoyens, mais également pour assurer la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données».
«La menace du cyberespace et de nos données est devenue une question de souveraineté nationale. Il nous appartient, en conséquence, de fédérer nos compétences et nos moyens pour protéger l’Algérie de ces menaces», a indiqué d’emblée la directrice d’iNet, Fella Gaouar, devant un panel de représentants d’entreprises privées et publiques activant dans le secteur et d’institutions.
Pour faire face à cette menace, «l’Algérie doit se doter de moyens pour assurer sa transition numérique en mesure d’arrimer son économie à l’économie mondiale», a-t-elle dit, soulignant que cette transition «nécessite cependant, pour notre pays, le développement d’un écosystème économique et numérique de plus en plus dynamique». Elle nécessite également, «en sus d’une infrastructure adéquate, des compétences humaines qualifiées», a affirmé Mme Gaouar.
De leur côté, des experts en cybersécurité, Mehdi Gaouar et Christophe Loba, ont mis l’accent sur les moyens à mettre en avant pour contrer les cybercrimes à travers, notamment, une «gouvernance efficiente» axée sur la formation de la ressource humaine et la sensibilisation à la cybersécurité.
D’autres spécialistes ont appelé à l’élaboration de stratégies de défense en cybersécurité et présenté un éventail de solutions et outils permettant aux institutions, organisations et entreprises de renforcer la sécurité de leurs infrastructures et leurs données.
Intervenant à cette occasion, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, a indiqué que «le gouvernement travaille sur des mécanismes pour pousser les grandes entreprises à investir plus dans la sécurité informatique et à mettre en place une stratégie nationale de sécurité informatique pour réduire la dépendance».
Il a fait savoir que «les recherches en matière de cybersécurité s’effectuent, notamment, au niveau du secteur privé», estimant, par ailleurs, que le nombre de start-up activant dans la cybersécurité en Algérie «n’est pas très important», ne dépassant pas les 3% du taux global des start-up dans le pays.
«L’enjeu le plus important est de repérer les talents. L’Algérie compte de très bons ingénieurs en informatique et en cybersécurité, mais la plupart d’entre eux se voient offrir des perspectives à l’international», a-t-il dit, ajoutant que le rôle de son ministère est de permettre à ces porteurs de projets de pouvoir exercer leur métier en Algérie.